Ce n’est plus qu’une question de temps désormais. Selon divers médias, l’Église orthodoxe russe serait sur le point de reconnaître l’authenticité des derniers Romanov. Jusqu’ici réservée sur un sujet qui divise profondément ses compatriotes, la Maison impériale de Russie s’est dite prête à suivre la décision du Conseil des évêques.

C’est le chef du Département synodal des relations ecclésiastiques extérieures de l’Église orthodoxe russe qui a créé la surprise le 22 janvier dernier.  Invité dans l’émission « Église et monde » sur la chaîne de télévision Russie 24, le métropolite Hilarion a déclaré que l’épiscopat russe n’avait plus « aucun doute sur l’authenticité des restes des membres de la famille du dernier empereur Nicolas II, découverts près d’Ekaterinbourg ». « La décision doit être prise au niveau de la plus haute direction de l’Église, et la plus haute direction est le Conseil des évêques » a expliqué le métropolite Hilarion qui a ajouté que cela « nécessitait une décision conciliaire de l’Église ». Jusqu’ici très réservée sur l’authenticité des restes des derniers Romanov, la Maison impériale des Romanov a pris la parole pour commenter cette information reprise par les médias russes y compris la très sérieuse Interfax, l’agence de presse russe.

Les restes des derniers Romanov @Dynastie

C’est à la chute du communisme (1990) que les premiers restes de Nicolas II et de sa famille ont été retrouvés dans la forêt de Iekaterinbourg. Exécutés le 17 juillet 1918 sur ordre de Lénine alors qu’ils allaient être libérés par les russes blancs, les corps du tsar, de la tsarine, leurs enfants, médecin et domestiques avaient mystérieusement disparus par la suite. Une énigme de plusieurs décennies qui a alimenté toutes les rumeurs et fait naître quantité de faux Romanov à travers le monde. Identifiés grâce à des analyses ADN, ils avaient été inhumés dans la crypte de la cathédrale Pierre-et-Paul, à Saint-Pétersbourg en 1998. Une cérémonie controversée sans la présence du patriarche Alexis II et de la Grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov , chef de la Maison impériale russe, qui avaient émis des doutes sur la réalité de ces restes et qui avaient révélé au grand jour les divisions dynasties qui perdurent toujours. Abonnés absents, les restes tsarévitch Alexis et la grande-duchesse Maria Romanov qui n’ont été retrouvés qu’en 2007 dans la même forêt et authentifiés par la suite. Malgré tout, le scepticisme demeurait au sein de l’épiscopat orthodoxe comme l’indiquait en 2015 l’ancien porte-parole de l’Église russe orthodoxe. « Les gens se posent des questions. Nous voulons une enquête plus approfondie et que les tests soient réalisés en présence de représentants religieux. Ces personnes ont été canonisées [en 2000-ndlr], et si leurs restes sont authentifiés ils seront considérés comme des reliques. C’est pour ces raisons qu’il est important de vérifier » avait déclaré Vsevolod Chaplin. 

Alexandre Zakatov, la grande-duchesse Maria Romanov et le patriarche Cyrille @AZakatov

 « Nous devons attendre une décision du Conseil des évêques. Si l’Église reconnaît qu’il s’agit de l’empereur Nicolas II et des membres de sa famille, alors leurs tombes dans la cathédrale Pierre-et-Paul acquerront une signification sacrée supplémentaire » a déclaré chancelier de la Maison impériale Romanov à Interfax. « Une décision que nous accueillerons dans la confiance et une grande joie » ajouté Alexandre Zakatov. Interrogé sur les restes du tsarévitch Alexis et de sa sœur Maria, il a expliqué attendre les  « conclusions du Conseil qui précisera comment traiter ce sujet si elle reconnaît également leur authenticité. Ensuite, ils devraient être transférés au caveau funéraire familial dans les tombes correspondantes qui sont prêtes à les accueillir » explique le chancelier impérial et qui reconnaît « que ces dernières années, de nombreuses preuves ont été présentées en faveur de l’authenticité des restes ».

C’est en 2008 que le tsar Nicolas II et sa famille ont été réhabilités par le Kremlin, reconnus comme victimes de la répression politique de masse organisée par les communistes.

Frederic de Natal