Descendant de l’empereur Dom Pedro II, le prince Dom João Henrique d’Orléans-Bragance a jeté un « pavé dans la mare » à l’heure où Petrópolis panse ses plaies, accusant les différentes mairies qui se sont succédé de n’avoir rien fait pour améliorer et sécuriser l’ancienne capitale impériale. Il en a profité pour rebondir sur la polémique du moment générée par un député socialiste et qui fait encore réagir toute la maison impériale du Brésil.

« On en parlait ouvertement dans les années 1970. Certains politiciens ont fait venir des gens des villes voisines de Nova Iguaçu et de Caxias, ont donné des terres dans des zones à risque, sans aucun acte ou droit de propriété, en échange d’un vote en leur faveur ».  Neveu de feu la comtesse de Paris, le prince Dom João Henrique d’Orléans-Bragance ne décolère pas depuis le glissement de terrain, causé par de fortes inondations, qui a détruit une partie de Petrópolis et provoqué le décès de presque deux cents personnes (selon le dernier bilan en date). « Il n’y a pas de ministère qui se soucie réellement de l’environnement, pas d’association d’habitants qui défendent la ville. Qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite, les politiciens s’en fichent. Ils n’effectuent des travaux que pour se montrer et ne se soucient pas du fait que près de la moitié des habitants de Petrópolis se trouvent dans une zone à risque. Ils se fichent de les voir mourir ensevelis » déplore ce descendant de l’empereur Dom Pedro II. Bien qu’il se soit éloigné de la ville pour s’installer à Paraty où Il vous reçoit dans un hôtel, le prince Dom João Henrique d’Orléans-Bragance se sent concerné par cette tragédie et toutes les autres auxquelles il assiste, impuissant.

Dom João Henrique d’Orléans-Bragance face à la catastrophe @Dynastie

Dans la tragédie, une polémique qui vise la maison impériale du Brésil

Une catastrophe doublée d’une polémique sur le laudêmio, cette taxe reversée aux princes de la Maison impériale du Brésil et qui concerne les ventes de propriétés dans le quartier historique de l’ancienne capitale impériale. « Mon père avait des propriétés à Petrópolis, mais elles ont été vendues il y a longtemps » explique ce prince, adepte du surf, et qui confirme également qu’il ne touche pas un Real de cet impôt qui divise depuis qu’un député socialiste a profité de la situation pour réclamer au parlement qu’il soit aboli. Une campagne initiée par la gauche brésilienne qui estime « indécente » que les Orléans-Bragance ait conservé ce privilège. « Laudêmio est une survivance du Moyen Âge (…), il est absurde que de tels rapports perdurent et que des privilégiés comme des institutions mises en place du temps de l’Empire continuent encore à bénéficier de ces impôts même après la fin de la monarchie. On estime que plus de 8 milliards de Reals ont été détournés » affirme même dans un éditorial le Diário Causa Operária, un journal communiste.

Les Orléans-Bragance se mobilisent pour Petrópolis 

Héritier de la branche concurrente au trône du Brésil, c’est l’héritier Vassouras, Dom Raphaël d’Orléans-Bragance qui est venu apporter de l’aide aux victimes, aux côtés du prince Pedro-Tiago d’Orléans-Bragance. Deux branches rivales unies dans l’adversité. De son côté, l’oncle de Dom Raphaël, Dom Alberto d’Orléans-Bragance a également réagi à la controverse du laudêmio. « Il est regrettable qu’un député profite de la tragédie de Petrópolis pour faire de la démagogie, lancer une polémique de manière irresponsable et tenter de monter la population contre notre famille, comme si nous étions protégés au détriment des pauvres touchés par la tragédie !! » s’est indigné ce prince impérial.  « Nous, la famille impériale, faisons nos dons et contribuons dans la limite de nos capacités, sans chercher aucune publicité ou avantage politique ! Ce n’est pas le moment de promouvoir ou de rechercher une reconnaissance publique » a ajouté Dom Alberto d’Orléans-Bragance qui rappelle que cette taxe bénéficie à diverses institutions qui la reversent aux personnes dans le besoin.

La ville qui abrite le palais impérial, transformé en musée, a confirmé que très peu de dégâts avaient été constatés. « Les jardins du complexe ont été touchés, mais sans dommages réels sur les statues ou les pièces du palais » a indiqué un communiqué du musée. 

Frederic de Natal