Dans un communiqué paru sur le site officiel du palais de Monaco, le prince Albert II a annoncé qu’il mettait en place des « des procédures de gel de fonds et de sanctions économiques » contre la Russie en dépit des liens étroits que la principauté entretient avec le pays de Vladimir Poutine depuis le XIXème siècle.
S’élevant à son tour contre l’invasion russe en Ukraine, la principauté de Monaco a déclaré qu’elle se mettait en « conformité avec ses engagements internationaux » et qu’elle prenait une série de sanctions contre Moscou. Paru hier, un communiqué émanant du palais princier a annoncé avoir « adopté et mis en œuvre, sans délai, des procédures de gel de fonds et de sanctions économiques identiques à celles prises par la plupart des Etats européens ».
Exprimant son « entière solidarité avec la population ukrainienne » et appelant les parties concernées à signer un « cessez-le-feu immédiat », la principauté « réaffirme son attachement au respect du droit international, à la souveraineté, à l’intégrité et à l’indépendance des Etats ». Saluant le courage des organisations internationales mobilisées pour aider les ukrainiens, le souverain monégasque a également appelé au « respect des droits humains » dans ce conflit où les premières victimes restent les populations concernées et demandé à la Russie et l’Ukraine de reprendre le chemin des négociations.
Monaco et la Russie, une relation centenaire
La principauté compte actuellement un millier de résidents russes sur son territoire, héritage de plus d’un siècle de relations diverses avec la Russie. C’est au cours du XIXème siècle que le prince Charles III et le tsar Alexandre II ont signé de nombreux traités et accords, notamment dans le domaine judiciaire,. Un train, le « Riviera Express » relie encore aujourd’hui Monaco à Moscou. Après la création de l’Ordre de Saint-Charles à Monaco en 1858, le tsar Alexandre II est même devenu le premier membre d’une famille royale à recevoir le prix monégasque mais il faudra attendre encore 1877 avant que la première ambassade de Monaco ne soit ouverte à Saint-Pétersbourg. Lorsque la révolution de 1917 éclate, Monaco proteste immédiatement et rompt ses relations diplomatiques avec la Russie, se contentant de garder des liens via son ambassade à Paris tout en accueillant les russes blancs qui vont faire les beaux jours de Monte Carlo. C’est en 2006 que le prince Albert II a signé avec le président Poutine un traité diplomatique permettant la réouverture d’une ambassade.
Frederic de Natal