Pandémie de Covid-19 oblige, le roi Philippe a dû prononcer de nouveau virtuellement ses vœux aux Autorités du pays. A défaut des 300 personnes habituellement invitées dans la salle du trône, le souverain des Belges a convié 40 lycéens issus des trois communautés linguistiques du royaume à le rejoindre. Dans son discours, le fils du roi Albert II et de la reine Paola s’est dit préoccupé face à l’augmentation de « cas graves et flagrants de discrimination, de racisme et de violence dans notre société ».
« En tant que futurs acteurs dans la société, engagés et responsables, il est important que vous, la jeune génération, connaissiez notre pays et vous intéressiez au travail de nos institutions. Que vous compreniez, aussi, que la démocratie c’est avant tout un état d’esprit d’ouverture à l’autre et de respect envers chacun ». C’est un discours ferme que le roi Philippe a adressé aux Autorités du pays, représentées par une quarantaine de lycéens, tous issus des diverses communautés linguistiques du royaume de Belgique (wallons, flamands, allemands). L’occasion pour le souverain de revenir sur les épreuves de l’année écoulée.
« Nos administrations ont dû affronter de grands défis. Elles ont dû gérer la crise du COVID, avec toutes ses urgences. En 2022, nous continuerons de travailler à la maîtrise de la crise sanitaire et à la reconstruction de nos communes sinistrées. Nous renouerons aussi avec le moyen et le long terme, sur ces sujets clés que sont l’emploi, le climat, l’énergie, l’innovation, ou encore le vieillissement de la population. Et, finalement, le renforcement de la cohésion sociale en s’attaquant à la précarité et aux inégalités » a déclaré le monarque qui a été sur tous les fronts en 2021 et qui a réclamé que tout soit mis en œuvre pour que les administrations répondent à « une meilleure adéquation entre demande et offre d’emplois » pour les jeunes du royaume.
A cours de son discours, le roi Philippe a fait part de ses inquiétudes concernant l’évolution actuelle de la société. « Force est de constater que l’année écoulée n’a pas été exempte de cas graves et flagrants de discrimination, de racisme et de violence dans notre société. Nous avons été interpellés par des méfaits et des crimes d’une violence inacceptable, en particulier ceux perpétrés à l’égard de femmes et d’enfants. Nous avons entendu, dans nos stades et dans nos lieux de vie, des injures et des moqueries que nous ne pouvons pas admettre. Car elles détruisent de l’intérieur ceux qui en sont victimes. Celles-ci perdent toute estime de soi, toute autonomie. Ce n’est pas digne du monde que nous voulons construire ensemble » a déclaré le souverain qui appelle les belges à faire preuve de plus tolérance. Un « vivre-ensemble » que souhaite construire le roi avec l’ensemble des communautés présentes dans son pays car « c’est en s’entraidant, que nous pouvons découvrir de nouvelles facettes de notre liberté » a ajouté le roi Philippe.
Septième monarque d’une dynastie montée sur le trône de la Belgique en 1831, le roi Philippe a prêté serment sur la Constitution le 21 juillet 2013. Ses pouvoirs sont limités mais il conserve une « influence politique majeure dans le pays » nous indique la RTBF. Pilier de l’unité de son pays, malmenée à de nombreuses reprises, « il assure un rôle de ciment du royaume et s’évertue à ne jamais prendre parti lors de conflits opposant les deux principales régions ». 60% des belges soutiennent la monarchie (avec 64,8% des francophones d’un côté et 53,7% des Flamands de l’autre) selon un sondage daté de 2017. En 2020, alors que le royaume faisait face à une remise en cause de son histoire, notamment l’attitude du roi Léopold II en Afrique, il a présenté officiellement ses regrets au Congo pour les décennies de colonisation.
Profondément catholique, il a épousé Mathilde d’Udekem d’Acoz en 1999. Ils ont eu 4 enfants (Elisabeth duchesse de Brabant née en 2001, Gabriel né en 2003, Emmanuel, né en 2005 et Eléonore née en 2008). Fils du roi Albert II et de la reine Paola, le roi Philippe est âgé de 61 ans. Selon 47 % des belges, le couple royal a « modernisé la monarchie ». En 2017, le roi Philippe a réintroduit le nom de Saxe Cobourg-Gotha dans son appellation officielle. Il avait été abandonné en 1921 suite à la montée d’un sentiment antigermanique, né de la Première guerre mondiale.
Frederic de Natal