Ses apparitions sont aussi rares que ne le sont ses interviews. Il assume pourtant ses obligations chaque année avec dévouement. Hier, le prince Jean-Christophe Napoléon, prétendant au trône impérial de France, a déposé une gerbe devant le tombeau de l’empereur Napoléon Ier, situé sous le dôme de l’Hôtel des Invalides où ce dernier repose depuis décembre 1840 .

C’est loin de la France, cette terre dont il a contribué à redorer le blason terni par les affres et les excès de la Révolution française, que l’empereur Napoléon Ier est décédé le 5 mai 1821. Troisième personnage préféré des français, « l’Aigle » continue de fasciner et on ne compte plus les centaines de livres sur le Premier empire qui sortent chaque année. Un engouement qui ne se dément pas et qui traverse toutes les générations depuis deux siècles. Même au-delà des frontières de l’Hexagone, multiples sont les associations qui célèbrent le génie militaire d’un homme qui a dirigé la France entre 1799 et 1815. Prétendant au trône impérial depuis 1997 et héritier d’une dynastie illustre dont les racines plongent également dans l’arbre Capétien, le prince Jean-Christophe Napoléon est venu rendre hommage à celui qui a inscrit les plus belles batailles de l’Histoire française au panthéon de l’Empire. « Ne pas commémorer serait effacer notre histoire et renier ce que nous sommes » avait expliqué le descendant de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie, dans une interview accordée à Corse Matin en mai 2021.

Arrivée du prince Jean-Christophe Napoléon aux Invalides @Dynastie/Screenshot/VideoDavidChanteranne

Une commémoration très sobre

Hier, ils étaient peu nombreux autour de l’immense tombeau en granit rose de l’empereur Napoléon Ier. Quelques centaines de passionnés, nostalgiques d’une période glorieuse de la France ou quelques touristes interloqués par la présence de reconstitueurs habillés en costume d’époque. C’est en compagnie de Victor-André Masséna, prince d’Essling, duc de Rivoli, descendant du maréchal du même nom, Président de la Fondation Napoléon, que le prince Jean-Christophe Napoléon a déposé une gerbe de fleurs aux couleurs tricolores. A leurs côtés, des officiers de l’Armée de Terre.  Une cérémonie sobre et rapide qui a contrasé avec les festivités du bicentenaire célébrées l’année dernière et auxquelles avaient participé les représentants de la Maison royale de France, la Maison royale Murat et le président de la République Emmanuel Macron. Musique de circonstance, le prince Jean-Christophe s’est légèrement incliné devant le tombeau avant de se prêter comme à l’accoutumée au jeu des photos avec ses partisans et amoureux du Premier empire qui se pressaient autour de lui. A noter la présence du prince Filip Karageorgévitch (depuis peu héritier à la couronne de Serbie) qui a répondu favorablement à l’invitation du prince Napoléon, du prince Joachim Murat et de son épouse, du Général Puga, Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, du Gouverneur militaire de Paris , le Général Christophe Abad, ou encore de la sénatrice (Les Républicains) Joëlle Garriaud-Maylam.

Dépôt de gerbe du prince Napoléon @Dynastie/Screenshot/VideoDavidChanteranne

Un prétendant au trône, banquier à la City

Si le prince Jean-Christophe Napoléon, 35 ans, s’est doté d’un site officiel, il ne participe pas ou peu à la vie politique française, préférant de loin la vie effrénée de la City de Londres où il occupe un poste de gestionnaire de capitaux privés au sein du groupe Blackstone. En 2011, interrogé par le magazine Point de Vue, il avait pourtant déclaré « être un prince proche des préoccupations générales des Français, défendre une cause d’intérêt général, présenter des idées et les défendre, et contribuer à la promotion de notre patrimoine dans le monde » suscitant de nombreux espoirs parmi les aficionados de l’empire avant que cela ne retombe comme un soufflet. Loin des idées de la mouvance bonapartiste, ses prises de positions européennes et ses propos jugés trop favorables à l’actuel occupant du palais de l’Elysée ont fini par en décevoir plus d’un et de diviser ses partisans, scindés en deux groupes : monarchistes et républicains.

En 2019, il a épousé la comtesse Olympia von und zu Arco-Zinneberg, descendante des rois de Bavière et des empereurs d’Autriche. Un mariage qui a été largement médiatisé et qui avait drainé autour de lui toutes les maisons royales d’Europe. Sans enfants, c’est son oncle, le prince Jérôme (né en 1957) qui est le prochain successeur au trône impérial.

Frederic de Natal