Dans le débat qui agite les Hohenzollern et le gouvernement depuis 2018, le prétendant au trône d’Allemagne et de Prusse a fait son mea culpa. En présentant officiellement ses excuses aux journalistes qu’il a malmené par le biais de ses avocats, le prince Georg Friedrich de Prusse a déclaré qu’il souhaitait rechercher un « dialogue pacifique avec tous les parties concernées plutôt que de suivre les avis de ses conseillers juridiques » . Un changement d’attitude qui intervient alors que la nouvelle couleur politique de la chancellerie à Berlin ne lui est pas favorable.  

Dans une interview au quotidien « Zeit Geschichte », le prince Georg Friedrich de Prusse a fait part publiquement de ses regrets, reconnaissant que les nombreuses plaintes déposées contre les journalistes avaient été contre-productives et n’honorent en rien le principe de dialogue auquel il était attaché.

« Si quelque chose est dit ou écrit à l’avenir et que j’estime que c’est une interprétation erronée, je chercherai certainement d’abord le dialogue avant qu’un avocat ne soit mandaté et dépose plainte » a déclaré le prétendant au trône d’Allemagne. Selon le prince Georg Friedrich de Prusse, s’il admet que « le combat des mémoires n’est jamais facile », il « regrette et reconnaît qu’il a sous-estimé la portée de ses procès » dans l’opinion publique. Des allemands très agacés contre les tentatives de censures du prince;  Il s’est toutefois justifié et expliqué qu’il avait réagi simplement « contre de fausses allégations qui affirmaient que nous refusions de laisser ouvertes les archives de la maison Hohenzollern ». Des historiens et des journalistes ont en effet accusé le prince de Prusse de « porter atteinte à la liberté de recherche historique ». Le chef de la maison impériale a ajouté que « si certains d’entre eux considèrent être lésés par cela, alors je le regrette sincèrement, mais il n’y a aucune raison à cela ».

Le prince Georg Friedrich de Prusse (gauche) et Wilhelm von Hohenzollern en uniforme nazi (droite) @dynastie

Un combat légitime de mémoire pour Georg Friedrich de Prusse

Un changement d’attitude qui intervient alors que le prétendant au trône a perdu de nombreux soutiens au parlement après la défaite de la droite allemande avec lequel il négociait secrètement la restitution de son patrimoine familial saisi en 1945 et qui a été révélé publiquement par le magazine Der Spiegel en 2018. Le prince Georg Friedrich de Prusse qui rappelle qu’il « livre un combat légitime mais aucunement dans le but de s’attribuer l’argent du contribuable ». Il a reconnu également que la nouvelle chancellerie à Berlin n’avait toujours pas daigné répondre à ses demandes de contact. Récemment, le prince impérial a proposé de mettre en place une exposition permanente qui expliquerait la relation entretenue entre sa famille et les nazis durant l’Entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale.  Notamment la figure du Kronprinz Wilhelm de Prusse, fils du Kaiser, suspecté d’avoir contribué financièrement et politiquement à la montée du nazisme. Une initiative « séduisante » d’après Manja Schülle, la ministre sociale-démocrate de la culture du Brandebourg. Un Land qui a rejeté toutes les demandes de restitution du prince Georg Friedrich de Prusse. 

En août 2021, lors de la présentation du livre de Lothar Machtan,  « Der Kronprinz und die Nazis » (Le prince héritier et les nazis), avec « lequel il entretient une amitié en dépit de diverses divergences », le prince impérial  Georg Friedrich de Prusse s’était dit « ébranlé par les révélations » et  qu’il  « allait devoir, avec l’aide de sa famille, gérer de ce chapitre sombre inhérent aux Hohenzollern ».  Un livre commandité par les Hohenzollern eux-mêmes, basé sur les documents personnels de la maison impériale et qui confirmerait les liens entretenus entre les descendants du Kaiser Guillaume II et les nazis.

Frederic de Natal