Dernière impératrice d’Iran, Farah Pahlavi a écrit une lettre ouverte à Gianni Infantino, président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) afin qu’il intervienne « de manière décisive » pour que les femmes soient autorisées à jouer au football sur la terre de l’ancienne Perse.

Le droit des femmes est une cause qu’elle a toujours portée du temps de la monarchie. A 83 ans, Farah Pahalvi, dernière impératrice d’Iran, continue inlassablement son combat. Elle a pris sa plus belle plume et a écrit une lettre ouverte à Gianni Infantino, président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Publiée sur ses réseaux sociaux, l’épouse du Shah a déclaré qu’il était « honteux » que les iraniennes ne soient toujours pas autorisées à prendre la place qui leur revient dans une tribune, appelant l’instance mondiale du football à « utiliser la Coupe du monde de football comme une opportunité pour affirmer les droits de la condition féminine ».

Farah Pahlavi appelle la FIFA a écouter les doléances des femmes iraniennes

La charte de la FIFA interdit toute forme de discrimination dans le football. Mais en dehors d’une présence organisée et symbolique à certains matchs, les sites sportifs iraniens restent fermés aux jeunes filles et aux femmes. Le 29 mars dernier, 2000 femmes, détentrices de billets, ont tenté d’entrer dans un stade de la ville sainte de Mashhad afin d’assister à un match de qualification pour la Coupe du monde entre l’Iran et le Liban. Elles ont été violemment repoussées par la sécurité et les policiers qui ont aspergé les Iraniennes de gaz poivré. Menacée d’emprisonnement pour avoir osé braver l’interdiction, promulguée en 1979, une jeune fille de 29 ans s’était immolée en septembre 2019 devant un stade, provoquant un émoi national. En réaction, la FIFA avait exigé des Iraniens qu’ils se conforment à la charte qu’ils ont signée. Les mollahs ont pourtant réussi à la contourner en sélectionnant des femmes triées sur le volet, quelques-unes autorisées à pénétrer dans les stades. Bien qu’elle soit au courant de faits répétés, l’instance footballistique n’a toujours pas pris de dispositions comme celle de bannir l’Iran de la Coupe du monde.

« La Coupe du monde de football est un pays au-delà des terres connues » écrit Farah Pahlavi qui demande que l’on prenne l’opportunité de ces festivités pour « corriger les inégalités ». « Maintenant que les jeunes de mon pays vont participer à cette grande, il l y a une opportunité de faire pression afin que les femmes puissent être présentes dans les stades, en particulier lors des jeux qui se déroulent sous la supervision de la FIFA » poursuit l’impératrice, saluant le courage des femmes iraniennes qui ont tenté de contacter elles-mêmes la FIFA afin de l’alerter sur cette situation. « (….) La victoire de la lumière sur les ténèbres dépend de votre respect à écouter leurs voix » rappelle Farah Pahlavi à Gianni Infantino. La FIFA, déjà au centre de diverses controverses sur l’attribution de la future Coupe du monde de football au Qatar, n’a pas encore répondu à la Shabanou.

Frederic de Natal