La tradition veut que le monarque ne meure jamais. La reine Elizabeth II est décédée le 8 septembre 2022. Conformément au droit héréditaire de succession qui prévaut au sein de la monarchie britannique, son fils aîné, le prince de Galles, est devenu le roi Charles III. Son couronnement ne devrait pas avoir lieu avant plusieurs semaines.

« Le décès de ma mère bien-aimée, Sa Majesté la Reine, est un moment de grande tristesse pour moi et tous les membres de ma famille ». Ce sont les premiers mots du roi Charles III, que les Britanniques ont pu découvrir peu de temps après l’annonce de la mort de la reine Elizabeth II, reine d’Angleterre et chef d’État du Commonwealth depuis 1952. Elle était âgée de 96 ans. Un décès qui a provoqué une onde de choc à travers toute la planète et une pluie d’hommages provenant de divers souverains en exercice, princes royaux en exil et présidents, saluant son sens du devoir et de l’honneur. Né en 1948, celui qui fut longtemps prince de Galles, héritier au trône, va prêter serment aujourd’hui comme nouveau monarque britannique avant de faire face aux nombreux défis qui l’attendent, comme les velléités indépendantistes de l’Écosse ou républicaines dans certains pays du Commonwealth dont il est également le souverain.

Des funérailles internationales pour l’Histoire

Dix jours de deuil ont été décrétés au Royaume-Uni pour le décès de la reine Elisabeth II. Reposant actuellement au château de Balmoral, veillé par les membres de la maison royale des Windsor, le corps de la souveraine va être transporté vers le palais d’Holyrood, à Édimbourg, avant de rejoindre la cathédrale de la capitale écossaise. Un protocole millimétré qui a un nom de code : « Licorne ». Il n’a pas été choisi au hasard puisque est un symbole héraldique de l’Écosse, cette partie du Royaume-Uni que la défunte souveraine aimait particulièrement. La dépouille de la reine Elizabeth II sera ensuite acheminée par le Royal train vers Londres, sous étroite surveillance, pour les funérailles nationales. La reine sera exposée durant 4 jours à Westminster Hall afin que tous puissent rendre un dernier hommage à Elizabeth II. De nombreux chefs d’État du monde entier sont attendus aux funérailles royales. « A la fin de la messe, les porteurs de cercueil l’installeront sur un affût à canon – le même qui a servi à transporter le corps du père, du grand-père et de l’arrière-grand-père de la reine –, tiré par 138 marins de la Royal Navy » nous indique l’édition de France TV. La reine devrait reposer dans la chapelle Saint-Georges, près de son époux, Philip Mountbatten, duc d’Édimbourg décédé en avril 2021.

Charles III va devoir imposer un nouveau style de règne

Un certain nombre de changements devraient avoir lieu afin de marquer le nouveau règne, tels que l’émission de nouvelles pièces de monnaie qui seront frappées avec le visage de Charles III à l’opposé de celui sa mère ; l’hymne national, bien sûr, redeviendra God save the King (« Dieu sauve le roi ! »). En fin de soirée, Charles III devrait s’adresser à ses nouveaux sujets qu’il va rencontrer lors d’un voyage de 4 jours « afin de se faire connaître ». Bien que formé au rôle de souverain depuis son jeune âge, le nouveau roi reste relativement peu populaire parmi ses sujets en raison de ses excentricités, ses points de vue très francs sur des sujets controversés et ses ingérences dans les affaires de l’État : ces dernières décennies, il était toujours loin derrière la reine Elisabeth dans les sondages d’opinion. Il a toujours tenté de « faire la différence » sur des causes qui lui sont chères. Notamment sur la cause environnementale dont il est devenu un défenseur acharné et un expert reconnu. Néanmoins, il affirmait savoir qu’il devrait mettre de côté cette part de son caractère une fois devenu roi. « Il est essentiel de se rappeler qu’il n’y a de place que pour un souverain à la fois, pas deux. Vous ne pouvez pas agir comme souverain de la même façon que vous agissiez comme prince de Galles. C’est un non-sens, les deux situations sont complètement différentes » avait-il déclaré, selon le Financial Times.

Aux côtés du nouveau roi, dont le sacre ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, probablement même plusieurs mois, Camilla, duchesse de Cornouailles, âgée de 75 ans, est devenue reine-consort. Son statut a été réglé en février dernier par la reine Elizabeth II lors d’un message délivré aux Britanniques à l’occasion de ses 70 ans de règne. Alors qu’il avait longtemps été question que la seconde femme de Charles se fasse plus discrète, la souveraine avait exprimé son « sincère souhait » que sa bru soit désignée par ce titre, introduit au cours du XVIe siècle.

Frederic de Natal