Kim Ok-gyun.

Face au Japon de l’empereur Meiji, la péninsule de Corée, devenu un enjeu territorial entre le Soleil levant et l’empire céleste. Une courte campagne navale a permis à Tokyo de négocier un accord commercial très favorable. L’arrivée massive de japonais puis d’étrangers venus des pays occidentaux provoquent de fortes tensions sociales en Corée dont le pouvoir est principalement tenu par les clans aristocratiques proches du régime impérial et la bourgeoisie lettrée (Yangban). Des jeunes progressistes (Parti des Lumières ou Gaehwapa) souhaitent la fin de cette féodalité, inspirés par ce qui s’est passé au Japon. Un pays qui a mis un terme à l’ère des Shoguns. Lors d’un banquet d’inauguration d’un bureau de poste, ils décident de passer à l’action en espérant recevoir l’aide d’un régiment de soldats japonais présent sur place. C’est une véritable révolution. Les hauts-fonctionnaires sont tués, le palais royal pris d’assaut. Parmi les insurgés, Park Yeong-hyo, gendre du roi Cheoljong (1831-1864) ou encore le journaliste républicain Seo Jae-pil. Aux premières heures du putsch, c’est un succès et un programme de réformes est édité.

Mais à défaut de l’allié japonais, ce sont les troupes chinoises qui interviennent sur la demande l’ambitieuse impératrice Min et qui  mettent fin à l’insurrection le 7 décembre suivant. La légation japonaise est brûlée, provoquant la mort de 40 personnes et la fuite des leaders de la révolution vers Tokyo. Un traité de paix évitera que le conflit dégénère en véritable conflit régional (le leader du putsch, Kim Ok-gyun, sera assassiné plus tard en 1894). Le ressentiment envers la dynastie Choseon demeurera  longtemps chez les japonais jusqu’à ce qu’ils décident d’annexer la Corée (1910).

Frederic de Natal