Exécution de Louis de Rohan, estampe (1851).

C’est un épisode méconnu de l’histoire de France qui va se dérouler en deux temps. Jeune officier de l’armée royale,  Gilles Duhamel de Latréaumont s’agace ouvertement des réformes de Colbert. Le contrôleur des finances du roi Louis XIV entend créer de nouveaux impôts sur la vente du bois. Pour l’aristocrate normand, c’est la loi de trop. Il va réunir autour de lui des membres de sa famille et intimes comme son neveu, le chevalier Guillaume des Préaulx, la maîtresse de celui-ci, la marquise Louise de Villars ou encore le chevalier Louis de Rohan, endetté et quasiment banni de Versailles. Il met en place un complot visant à la sécession de la Normandie et la proclamation de la république, affirmant que de grands noms de la noblesse française sont prêts à le soutenir. Un pieux mensonge visant  à conforter ceux qu’il sollicite. Son armée ? Des paysans et peut-être les espagnols de l’autre côté de la frontière. Son plan ? Enlever le dauphin qui vient souvent chasser le loup dans la province. Mais les fréquents séjours de Rohan dans la pension d’un mousquetaire du roi intrigue celui-ci qui s’en ouvre au secrétaire d’État Louvois.

Le 11 septembre 1674, on procède à l’arrestation des conjurés à Rouen. Gilles Duhamel de Latréaumont résiste, blessé, il ne tarde pas à agoniser. Soumis à la question, excepté Rohan eu égard à sa condition, tous von dénoncer les complots de Latréaumont. Accusés de crime de lèse-majesté après un procès expéditif, les conjurés sont exécutés ou pendus le 27 novembre suivant. Dans les papiers retrouvés, une constitution républicaine que l’on s’empressa de brûler.

Frederic de Natal