Ministre de la Santé sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing, son discours va profondément changer le visage d’une France conservatrice. Ancienne déportée juive, Simone Veil monte à la tribune du parlement afin de défendre son projet loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui dépénalise l’avortement jusqu’ici interdit. Pratiqué en secret par de nombreuses femmes, l’avortement clandestin était aussi à l’origine de nombreux décès. Le parlement compte alors à peine 9 femmes sur 421 élus masculins. « Aucune femme ne recourt de gaîté de cœur à l’avortement (…). L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue » plaide Simone Veil. Il faudra trois jours de débats, ponctués d’invectives et menaces en tout genre contre la ministre, d’échanges houleux avant que le parlement ne se décide à statuer sur le projet. Il sera adopté grâce au soutien de la gauche par 284 voix pour et 189 contre.
Frederic de Natal