Alors que le débat sur l’éventualité de la restauration de la monarchie se poursuit en Roumanie, l’ancien prince Nicolas (Nicholas) Medforth-Mills était l’invité de l’émission « Insider » sur Prima TV, ce 28 novembre. De quoi mettre en émoi les partisans de la maison royale qui réclament un référendum sur cette question qui agite toujours la classe politique locale.
« Je n’ai pas besoin d’un diplôme pour être reconnu comme un membre de la maison royale de Roumanie. Je ne suis pas intéressé par le titre, je ne suis pas intéressé par l’argent, mais seulement par le bien de ce pays, le bien commun. A travers mes projets, j’essaye de contribuer à mettre en place des changements peu importe qu’ils soient petits ou grands. Je souhaite rassembler les jeunes autour de moi et que nous fassions de belles choses ensemble » a déclaré le petit-fils du roi Michel Ier.
«Je souhaite rassembler les jeunes autour de moi »
Auteur d’un livre-mémoire sur ses années avec le monarque, Nicolas Medforth-Mills a évoqué son grand-père avec émotion. « Nous nous sommes réellement vus pour la dernière fois en septembre 2015, pour l’anniversaire de ma grand-mère [Anna de Roumanie-ndlr], et j’ai passé deux jours avec eux en Suisse. Nous avons discuté de certaines choses. Il ne m’a blâmé sur rien de ce qui m’est reproché. Il m’a demandé à plusieurs reprises comment se déroulaient mes projets en Roumanie, ce que je prévoyais de faire d’autres et bien sûr si je continuais à piloter des avions. Il y a des passions que nous avions en commun », a déclaré l’ancien prince à la télévision. Revenant sur les dissensions avec sa tante, la princesse Margareta, et les événements qui les ont mené devant un tribunal suisse (ce dernier a statué en sa faveur cette année), le prince Nicolas ne comprend toujours pas qu’il soit victime d’un tel ostracisme de sa part et révèle avoir tenté de nombreuses conciliations. Sans succès.
« Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait cela. J’y suis simplement allé parce que mon grand-père était mourant. Et j’avais envie de lui parler, de le voir une dernière fois. C’était ma septième tentative. (…). Ils ne m’ont pas laissé entrer dans la maison alors que je ne souhaitais pas de confrontations. J’étais venu en paix » a expliqué le prince Nicolas. « Je suis ouvert au dialogue et à l’écoute. Par exemple, je ne vais pas tarder à leur envoyer une carte de Noël. J’ai écrit de nombreuses lettres, j’ai fait des démarches et je continuerai à le faire. Nous sommes tous issus de la même de la famille peu importe ce qu’ils ont fait ou ce que j’ai fait » plaide le fils de la princesse Elena.
« Il faut revenir à la monarchie constitutionnelle »
S’il se dit prêt à assumer son héritage dans le cas où les roumains le souhaiteraient, il avoue également avoir été contacté par des cadres nationaux-Libéraux du PNL ou les sociaux-démocrates du PSD afin qu’il entre en politique. Ce qu’il refuse de faire pour l’instant. De plus en plus irrités par cette situation qui perdure, les monarchistes ont réagi. Le coordinateur du Groupe d’action pour la monarchie et la démocratie (Coordonatorul Grupului de acțiune pentru Monarhie și Democrație), a envoyé une lettre ouverte a la curatrice du trône, lui demandant de revoir la décision de son père et de réintégrer le prince Nicolas dans ses droits au trône. « En tant que monarchistes, nous soutenons la nécessité d’une succession saine de la couronne royale. Durant toutes ces années, le prince Nicolae a prouvé son implication dans la vie de la société roumaine. Nous vivons des temps difficiles. Nous constatons que la forme actuelle de gouvernement n’apporte aucun avantage aux Roumains. Pendant 31 ans, ils nous ont menti et volé. Il faut revenir à la monarchie constitutionnelle » écrit Cristian Sandu. Une action soutenue par la présidente du Conseil national du Parti royaliste roumain (Partidului regalist Român) Viorica Ancuta Carcu, mais désavouée par l’Alliance nationale pour la restauration de la monarchie (ANRM), proche du Palais Elizabeth.
« Notre famille doit être unie et nous devons aller ensemble vers ce nouvel avenir qui se dessine, quelque soit le projet indépendamment de l’avis de certains. Nous devons être ensemble et cela doit rester ainsi » plaide le prince Nicolas qui jouit d’une excellente popularité en Roumanie. En dépit des événements qui ont contribué à l’exclure du trône.
Frederic de Natal