À l’occasion des fêtes de Noël, le prince Reza Pahlavi, 65 ans, a adressé une lettre au pape Léon XIV dans laquelle il évoque la situation des chrétiens en Iran. Il appelle à une attention accrue de la communauté internationale sur la question de la liberté religieuse dans le pays.
Alors que les chrétiens du monde entier célèbre Noël, fête correspondant à la naissance de Jésus Christ dans la nuit du 24 au 25 décembre, le prince Reza Pahlavi , 65 ans, s’est directement au pape Léon XIV.
Dans sa lettre ouverte au Saint-Père, empreinte de gravité et d’humanité, le prince Reza Pahlavi ouvre sur une affirmation de principe : « La dignité humaine est un don de Dieu, qui précède tout gouvernement et survit à toute tyrannie. » Il situe ainsi son argument non seulement dans le champ politique, mais aussi dans une morale transcendante susceptible de parler aux croyants de toutes confessions.
As I extend my best wishes to all those celebrating Christmas, I am writing to Pope Leo XIV (@Pontifex) asking him to be a voice for the Christians of my country, Iran.
— Reza Pahlavi (@PahlaviReza) December 24, 2025
Your Holiness, in this season of peace, my people are suffering persecution.
I ask you to hear their voice.… pic.twitter.com/eO21ggNGfj
Reza Pahlavi rappelle que la répression actuelle est loin d’être un phénomène isolé. L’histoire de l’Iran post-révolutionnaire a été marquée par la persécution ou là mise à mort de plusieurs figures chrétiennes, citant leurs noms : le révérend Mehdi Dibaj, l’évêque Haik Hovespian Mehr, le révérend Tateos Michaelian et le révérend Hossein Soodmand. Leur mémoire incarne encore aujourd’hui, pour nombre de fidèles, la résistance pacifique contre l’intolérance religieuse.
Le fils du dernier Shah d’Iran rappelle ensuite son rôle de porte-parole du peuple iranien face à la persécution « silencieuse mais implacable » que subissent les chrétiens iraniens sous le régime des mollahs. Selon lui, « les services de “sécurité” et les tribunaux révolutionnaires … criminalisent de plus en plus la pratique pacifique de la foi et du culte ». Cette répression se traduit, dit-il, « par des coups de fouet, longues peines de prison, exils intérieurs, voire exécutions » pour ceux qui suivent leur foi en conscience.
Le prince Reza Pahlavi souligne également que le châtiment va bien au-delà de la prison : « Outre… se réunir pour prier, étudier la foi, partager les Écritures… célébrer Noël entre amis », peut déclencher des sanctions lourdes, écrit-il au pontife. Ces mots placent la persécution non seulement dans un cadre légal répressif, mais aussi dans une dynamique de peur qui touche le quotidien des croyants. Les chiffres accablants disponibles confirment l’image décrite par le prince Reza Pahlavi. En 2024, 96 chrétiens ont été condamnés à un total de 263 années de prison en Iran, soit six fois plus qu’en 2023 selon le rapport annuel de l’ONG Article 18 (organisation à but non lucratif basée à Londres, dédiée à la protection et à la promotion de la liberté religieuse en Iran), réalisé en coopération avec d’autres organisations internationales ; ce décompte inclut des peines très longues concernant des accusations d’apostasie, des activités religieuses pacifiques ou de propagande contraire à la loi en vigueur, susceptibles de mettre en péril « la sécurité nationale ».
En cette période de Noël, le prince prie fermement le Saint-Siège de prendre publiquement la défense des chrétiens d’Iran, et de rappeler aux autorités internationales l’importance cruciale de la liberté religieuse. Il cite le pape Léon XIV lui-même, qui, lors de son discours au corps diplomatique, a souligné qu’une paix véritable repose sur le respect total de la liberté religieuse — une valeur absente, selon Pahlavi, dans l’Iran actuel.
Reza Pahlavi va plus loin : il demande que ce message ne reste pas cantonné à une simple expression spirituelle, mais qu’il soit porteur d’une action diplomatique destinée à obtenir la libération des convertis emprisonnés et à changer l’attitude des acteurs internationaux envers l’Iran. « Un Iran libre et futur sera une patrie unie pour tous ses citoyens… où chrétiens, juifs, musulmans, bahaïs, zoroastriens et personnes de toute confession ou sans confession vivront égaux sous l’État de droit. » , affirme-t-il.
Pour Reza Pahlavi, la persécution actuelle des chrétiens n’est pas seulement une attaque contre une minorité religieuse, mais contre l’idée même que la conscience humaine est inviolable et que nul État ne peut la contraindre. En fermant sa lettre, le prétendant au trône du Paon confie à la lumière des célébrations de Noël le pouvoir de fortifier ceux qui, en Iran, poursuivent leur chemin de foi dans le silence, parfois au prix de leur liberté : « Puisse la lumière de Noël rendre plus fort tous ceux qui… cherchent à suivre cette conscience… et hâter le jour où aucun Iranien ne craindra l’emprisonnement ou la violence pour avoir pratiqué sa religion. ».
Frédéric de Natal
Rédacteur en chef du site revuedynastie.fr. Ancien journaliste du magazine Point de vue–Histoire et bien d’autres magazines, conférencier, Frédéric de Natal est un spécialiste des dynasties et des monarchies dans le monde.







