« C’est un jour où nous célébrons le passé, mais aussi où nous préparons et célébrons l’avenir de notre pays ». Prétendant au trône, le prince Alexandre II de Serbie a adressé un message à tous ses compatriotes pour le « Jour de l’État », fête nationale qui coïncide avec la date d’anniversaire du soulèvement serbe en 1804 contre les Ottomans et dirigé par le fondateur de la dynastie Karageorgévitch.
Chaque année, des centaines de royalistes, la plupart membres de l’Association du royaume de Serbie, se dirigent vers le mausolée royal d’Oplenaç où reposent les rois de Serbie et de Yougoslavie afin de rendre hommage au premier d’entre eux. C’est le « massacre des notables » serbes par les janissaires devenus incontrôlables, en février 1804, que se précipite le destin de ce pays situé dans les Balkans. Brandissant l’oriflamme de la révolte, Georges Pétrovitch (ou Karageorges) va mener la lutte contre l’occupant Ottoman avec héroïsme. Une aura qui traversera les frontières et qui interpellera même Napoléon Ier, très admiratif du gospodar (seigneur) de Serbie. Cette guerre de libération est restée comme l’acte fondateur d’une nation, longtemps jouet grandes puissances monarchiques du siècle dernier. Un souvenir « libérateur » cher au cœur de son descendant direct, le prince Alexandre II, prétendant d’un trône déchu depuis 1945, qui a rendu une nouvelle fois un hommage appuyé à son ancêtre.
Karageorges, fondateur de la Serbie moderne
« Les fondations dans lesquelles nos ancêtres ont construit leur vie et leur âme, les fondations sur lesquelles nous nous tenons tous aujourd’hui ! Sans eux il n’y aurait pas de Serbie moderne ! » a rappelé le prince Alexandre et qui en a profité pour faire passer des messages subliminaux à l’attention de ses compatriotes. « Menés par son héritage, nos ancêtres ont essayé constamment de se débarrasser du gouvernement turc, mais ils manquaient d’unité. Un adversaire fort ne pouvait pas être brisé par de petites batailles. Et cette unité a été apportée par le premier soulèvement serbe, quand tous les Serbes se sont tenus sur un front, et ont réussi à libérer notre pays, pour la première fois depuis plusieurs siècles » a déclaré Alexandre de Serbie. Évoquant l’esprit d’indépendance apportée par Karageorges, le prétendant au trône a également rappelé que sa famille était à l’origine de la « constitution la plus moderne, démocratique et libérale de son temps », « souhaitant à tous et à notre pays beaucoup de succès et de progrès ».
Père de trois enfants, c’est son cadet, le prince Filip (40 ans) qui est aujourd’hui le plus actif politiquement. Il a apporté récemment son soutien aux serbes de Bosnie-Herzégovine empêchés de fêter le Jour de l’État Rappelant sur les réseaux sociaux que la « Serbie n’est pas à vendre » et que « défendre son pays n’est pas faire de la politique », ce nationaliste convaincu a également honoré la mémoire de Karageorges, assassiné en 1817 par son rival Obrénovitch.
Frederic de Natal