La veille de son mariage avec la princesse Elisabeth, le 19 novembre 1947, Philippe Mountbatten, nouveau chevalier de l’Ordre de la Jarretière, est fait par George VI, baron de Greenwich, comte de Merioneth et duc d’Edimbourg, avec le prédicat d’Altesse Royale. La Revue Dynastie revient sur l’histoire de ce titre. 

Le titre de comte de Merioneth – l’un des treize comtés historiques du pays de Galles – rappelle l’importance de la troisième nation de Grande- Bretagne, comme celui de baron de Greenwich souligne les liens étroits de Philippe avec la marine anglaise. Quant au titre de duc d’Édimbourg – en référence à la capitale écossaise -, il a été créé à quatre reprises pour des membres de la famille royale depuis le XVIIIe siècle. En 1726, George Ier l’attribue à son petit-fils Frédéric, qui devient prince de Galles l’année suivante. Opposant résolu à la politique de son père George II, il mourra avant lui, en 1751, transmettant son duché d’Édimbourg à son fils aîné, le futur George III. Celui-ci recréera le titre, joint à celui de duc de Gloucester, en 1764, au bénéfice de son frère cadet Guillaume. Il passe ensuite au fils de ce dentier, Guillaume-Frédéric, mort sans descendance masculine.

Du prince Frederic de Galles à Philip Mountbatten , les ducs d’Edimbourg @Dynastie

En 1866, la reine Victoria fera de son deuxième fils, Alfred, un nouveau duc d’Édimbourg, dans la pairie du Royaume-Uni. Officier de marine – mais aussi philatéliste réputé -, il sera le premier prince anglais à visiter l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Indes. À partir de 1893 et jusqu’à sa mort sept ans plus tard, il régnera sur le duché de Saxe-Cobourg-Gotha, héritage paternel.

Prince du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord

« C’est beaucoup donner à un seul homme d’un coup, écrit George VI à sa mère la reine Mary, mais je sais que Philippe est conscient de ses responsabilités en épousant Lilibet. » Cependant, à cause de l’opposition du Premier ministre, l’époux d’Élisabeth devra attendre dix ans d’être élevé au rang de « prince du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ». Et il ne recevra jamais formellement le titre de « Son Altesse Royale le Prince Consort », créé en 1857 par la reine Victoria à l’intention de son mari, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, afin de le récompenser pour son dévouement à la couronne. Cela n’empêchera pas la presse et le grand public d’en gratifier Philippe…

Philippe Delorme, Directeur de la rédaction de la Revue Dynastie