C’est un célibataire convoité. L’archiduc Ferdinand Zvonimir de Habsbourg-Lorraine vient de fêter ses 25 ans. Passionné par la course automobile, commentateur sportif à la télévision, profondément chrétien, il n’oublie pas son extraordinaire héritage familial pour autant. Portrait d’un empereur de l’asphalte. 

Si vous êtes un aficionado des familles royales, vous devez sûrement connaître l’archiduc Ferdinand Zvonimir de Habsbourg-Lorraine. A 25 ans, le jeune homme affiche régulièrement sa joie de vivre déroutante sur les réseaux sociaux . Il possède un pedigree élogieux. Arrière-petit-fils de Charles Ier, dernier empereur d’Autriche-Hongrie, dont on vient de fêter le centenaire de la mort, dans ses veines coulent toute la généalogie des grandes dynasties d’Europe et mille ans d’histoire autrichienne. Il est l’héritier d’un empire qui a vacillé au lendemain de la fin de la Première Guerre mondiale (1918). « Je ne sais pas ce que c’est que d’être roi, mais d’après l’Histoire, cela semble très cool. Je suis très chanceux de pouvoir choisir ce que je veux être aujourd’hui car j’ai conscience que cela n’aurait pas été le cas si j’avais dû régner » déclare à ce propos l’héritier au trône. Il a tenu à effectuer son service militaire en Autriche,  devoir oblige. Son modèle ? Son grand-père, l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, inamovible député européen entre 1979 et 1999 , qui ne l’appelait que par son deuxième prénom croate. Une fierté et une inspiration de tous les jours pour ce descendant d’une longue lignée de souverains qui a pris fait et cause pour l’Ukraine.

Un champion couronné de succès 

A défaut d’un trône en or au château de Schönbrunn et de millions de sujets, Ferdinand Zvonimir est l’empereur de l’asphalte depuis quelques années. Passionné de courses automobiles, il a commencé par des courses de karting en 2011, obtenant divers titres, avant de se lancer en Formule 2 et 3 sous le logo de différentes écuries. Ironiquement, il a dû repasser son permis de conduire après avoir échoué à l’examen. « Je pensais que, comme j’étais un pilote de course, je l’aurais très facilement – et j’ai dû apprendre qu’il y avait d’autres règles de la route et j’ai échoué » avoue-t-il.  Ses succès ont très vite suscité l’intérêt des médias sportifs. Il est même le premier autrichien à avoir remporté le trophée de la FIA World Endurance Championship cette année.  Il est désormais un consultant de l’émission Formula 1 Motorhome sur la chaîne de télévision ORF, suivi par des milliers de « followers » sur Facebook et Instagram, deux réseaux sociaux qu’il prise uniquement pour des raisons de marketing. « Les médias sociaux sont un élément énorme pour le marketing et les sponsors, j’y suis assez actif. Je n’en suis pas un grand fan parce que cela ne représente pas les réalités de ce monde » explique l’archiduc.

Un chrétien convaincu

Comme tous les jeunes de sa génération, Ferdinand Zvonimir est préoccupé par les questions environnementales. Mais c’est dans la religion catholique que le prince puise sa force et ses convictions. Il a été pris de doutes pendant de nombreuses années avant de finalement reprendre le chemin emprunté par ses ancêtres, gardiens indéfectibles de la foi chrétienne en Europe. « La foi me permet de résister à la pression et me fortifie » affirme-t-il au quotidien en ligne News.at . « Je crois que Dieu veut que nous ayons de la joie et que nous puissions aussi profiter pleinement de la vie qui nous est offerte. Il nous laisse juste le choix de décider comment cela doit fonctionner le mieux possible pour nous » poursuit-il. Il est un brin conservateur. « Je considère la famille comme le fondement absolu de la vie. Je trouve regrettable qu’aujourd’hui on se sépare ou on divorce aussi rapidement. Pour moi, le mariage est un engagement qui se termine lorsqu’on décède. C’est peut-être politiquement incorrect, mais je suis un partisan du caractère sacré et absolu du mariage. Cependant, je me garderais bien de faire la morale à qui que ce soit car bien des mariages ont échoué dans ma famille [ses parents, l’archiduc Karl et Francesca Thyssen-Bornemisza, se sont séparés -ndlr] rappelle l’archiduc.

« J’essaye juste de découvrir ce que cela signifie d’être un Habsbourg dans le monde d’aujourd’hui » dit sobrement Ferdinand-Zvonimir de Habsbourg-Lorraine. Un prince 2.0 inscrit dans son temps, un exemple d’humilité, le témoin d’une histoire qui passe.

Frederic de Natal