Opposante au régime, la nièce du Guide Suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, est détenue à l’isolement dans la prison d’Evin depuis la semaine dernière. Elle est accusé d’avoir affiché un soutien à Farah Pahlavi lors d’une conversation en ligne avec l’ex-impératrice d’Iran dont elle a loué ses actions en faveur de l’art et la culture.
Farideh Moradkhani, une nièce de l’Ayatollah Ali Khamenei, haute figure conservatrice du régime islamique d’Iran dont il est le Guide Suprême, a été arrêtée le 14 janvier à son domicile situé à Téhéran, dans la capitale iranienne. Connue pour son activisme contre la peine de mort, « les raisons de son arrestation restent floues » a confessé son frère qui est réfugié en France. « Mais d’après ce que nous avons entendu, elle a un dossier épais et je crois que c’est en grande partie lié aux propos qu’elle a tenus lors d’un événement en ligne marquant le 83e anniversaire de Farah Pahlavi, la veuve du dernier shah » pense Mahmoud.
43 years ago the Shah of #Iran, with Empress Farah at his side, voluntarily left his country to avoid bloodshed.
Today, the Islamic Republic detained Farideh Moradkhani @khamenei_ir‘s own niece for reading this poem to @ShahbanouFarah calling for her return.
(English subtitles) pic.twitter.com/ORnjerTehO
— NUFDI (@NUFDIran) January 16, 2022
L’arrestation de Farideh Moradkhani est intervenue après qu’elle a été surprise en conversation avec l’épouse du dernier Shah, lui récitant un poème qui louait ses actions comme impératrice. L’activiste s’est également adressée à Farah Pahlavi en la qualifiant de « chère Mère de ma patrie » et a déclaré qu’après son départ d’Iran « l’art et la culture de la nation étaient restés orpheline, désormais enveloppés d’une noirceur ». Elle a exhorté « la reine » à revenir en Iran afin d’œuvrer à leur renaissance.
Des manifestations en faveur du retour du Shah
Farideh Moradkhani est la fille de la sœur de Khamenei, Badri, qui a fui en Irak dans les années 1980 au plus fort de la guerre avec l’Iran pour rejoindre son mari, le religieux dissident Ali Tehrani. Depuis cinq ans, l’Iran est le théâtre de manifestations régulières contre le gouvernement, réprimées dans le sang. Certaines n’hésitant pas à appeler au retour de la monarchie, renversée en janvier 1979. A diverses reprises, Ali Khamenei a accusé le fils de Mohammed Reza Pahlavi d’être à la tête de ces émeutes. Selon un sondage daté de 2018, seuls 15% des iraniens souhaiteraient le retour du prince Reza Pahlavi II et 40% d’entre eux estiment qu’il est une très bonne figure d’opposition au régime des mollahs ou pourrait être un dirigeant crédible.
Frederic de Natal