La reine Elizabeth II s’est rendue dans son « ancien et héréditaire royaume d’Écosse ». Elle a rencontré la Première ministre Nicola Sturgeon qui a annoncé à la souveraine de 96 ans son intention de mettre en place un nouveau référendum « consultatif » sur l’indépendance en 2023.

La reine Elizabeth II s’est rendue ce lundi 27 juin en Écosse afin d’assister à la « semaine d’Holyrood », une série d’événements royaux auxquels elle assiste chaque année. Accompagnée du comte et de la comtesse de Wessex, son fils Edward et sa bru Sophie, la souveraine a été largement photographiée, sourire aux lèvres, enfermée dans une longue robe bleue tendre. A 96 ans, en raison de problèmes moteurs récurrents, toutes ses apparitions sont désormais scrutées et analysées par tous les médias nationaux et internationaux.

L’indépendance, une « obsession maladive » pour Nicola Sturgeon

Ornée de sa broche en forme de chardon, un des symboles de cette terre à laquelle Elizabeth II est fortement attachée, elle a assisté à une parade militaire au palais d’Holyrood, organisée dans le cadre du Jubilé de Platine qui marque ses soixante-dix ans de règne. Un record dans l’histoire de la monarchie Britannique. Elle a reçu la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon. Cette dernière lui a d’ailleurs offert pour l’occasion une bouteille de whisky Johnnie Walker en édition limitée. Depuis le référendum sur le BreXit en 2016, la présidente du Scottish National Party (SNP), parti majoritaire au Pàrlamaid na h-Alba (sur la base d’une coalition avec les Verts), ne cache pas sa volonté de séparer l’Écosse du reste du Royaume-Uni, argumentant sur le fait que les écossais ont marqué leur volonté, au cours de ce scrutin, de rester au sein des institutions européennes. La veille de sa rencontre avec la souveraine, Nicola Sturgeon a annoncé qu’elle entendait organiser un « référendum consultatif » sur l’indépendance de l’Écosse fin de l’année prochaine. Une « obsession maladive » pour ses détracteurs à l’instar d’Alex Cole-Hamilton, leader des Libéraux-démorcrates d’Écosse qui ne s’est pas privé de critiquer cette initiative.

Monarchie ou République, quel choix pour les écossais ? 

Si le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson a d’ores et déjà annoncé que cette « question avait été tranchée en 2014 », l’indépendance rejetée à plus de 54%, Nicola Sturgeon a été néanmoins confortée dans son idée par les récents propos du prince Charles, prononcés lors d’un discours inaugural au dernier sommet du Commonwealth, au Rwanda.  L’héritier au trône a indiqué que les pays membres qui ont conservé la reine à leur tête et qui souhaitent abolir la monarchie, étaient libres de le faire s’ils le souhaitaient. Toutefois, le chemin vers une nouvelle indépendance (l’Écosse a été officiellement rattachée à l’Angleterre lors de la montée sur le trône de Jacques Ier Stuart en 1603) est loin d’être acquis. Les sondages ne sont toujours pas favorables aux indépendantistes comme l’indique le quotidien The Scotsman Newspaper. Si le SNP affirme vouloir conserver la monarchie comme future institution régalienne, avec à sa tête la souveraine ou un(e) autre membre de la maison royale des Windsor (la princesse Anne, fille d’Elizabeth II, étant la plus citée), de plus en plus de voix s’élèvent en Écosse afin que la République s’impose d’elle-même. « Nous croyons qu’une Écosse indépendante doit devenir une république – et c’est l’un des choix que nous pourrons faire lorsque nous serons indépendants » a déclaré Ross Greer, député écologiste.

Le prince Charles et la princesse Anne ont rejoint la reine Elizabeth II au cours de la semaine. Une garden-party a été organisée au palais d’Holyrood marquée par l’absence de la souveraine, une nouvelle fois « indisposée ». Les membres de la famille royale possèdent plusieurs titres de noblesse écossais. Ainsi, le prince de Galles porte celui de duc de Rothesay ou le comte de Wessex, celui de Forfar sous lesquels ils sont connus et appelés dans « l’ancien et héréditaire royaume d’Écosse ».

Frederic de Natal