La lente agonie de l’Europe napoléonienne agonise va mettre à rude épreuve les anciennes alliances. Notamment dans le nord du « vieux continent ». La Suède du maréchal Bernadotte, qui exerce la réalité du pouvoir face à un Charles XIII vieillissant, prend acte de la désastreuse campagne de Russie qui a affaibli Napoléon Ier. Il décide finalement de rejoindre la sixième coalition en échange de l’obtention de la Norvège. Un territoire qui est pourtant entre les mains d’un Danemark, officiellement neutre mais officieusement allié de la France.
Très vite acculé, le gouvernement danois est contraint de signer le traité de Kiel sous le regard des britanniques qui forcent la monarchie de Frederic VI à lui fournir des contingents armés. La carte est redessinée, confirmée par la signature du traité de Kiel. L’ile d’Heliogoland est cédée à Londres, la Norvège à la Suède et la Poméranie revient au Danemark en guise de compensation.
Il faudra pourtant un congrès à Vienne et une guerre entre les deux monarchies nordiques pour que ce traité soit appliqué. Lorsqu’il apprend que la Norvège est cédée, le prince héritier du Danemark, Christian-Frédéric, vice-roi de cet état monte un mouvement indépendantiste qui accepte de lui remettre une couronne qu’il va conserver entre mai et novembre 1814. Défait, le Danemark consent finalement à perdre une large partie de son royaume. L’union entre les suédois et les norvégiens va durer jusqu’en 1905. Redevenu indépendant, les norvégiens proposeront une couronne à un… danois.
Frederic de Natal