C’est la troisième série historique que va produire Netflix. Après « The Crown » sur les Windsor, dont le succès ne se dément toujours pas, et le docu-fiction sur Nicolas II qui raconte les derniers mois de l’empire russe, la plateforme bien connue de programmes télévisés s’attaque désormais à l’image de Sissi. Un biopic de six épisodes intitulé sobrement « L’impératrice ». C’est à la scénariste et productrice Katharina Eyssen que l’on a confié la tâche de dépoussiérer une autre série du même thème et qui reste encore aujourd’hui une référence pour tous les passionnés de la monarchie austro-hongroise.

Sissi, extrait du film (1955).

Sissi, la trilogie d’Ernst Marischka

Pour ces aficionados, il n’y a qu’une seule actrice qui a su incarner avec merveille l’impératrice Sissi. En 1955, débarque sur les écrans de cinéma une jeune Romy Schneider de 17 ans, dirigée par Ernst Marischka. Ce dernier va offrir aux spectateurs une œuvre romancée largement édulcorée des évènements tragiques qui vont ponctuer la vie de cette princesse bavaroise au cœur rebelle. Secondée par sa mère, elle-même actrice et très introduite auprès du chancelier Adolf Hitler, le jeu de Romy Schneider en crinoline d’époque reste époustouflant. Les paysages romantiques, le passé glorieux d’un empire défunt, les costumes rutilants de l’armée, le palais de Schönbrunn, autant d’éléments mis en avant pour magnifier une période dont reste nostalgique le producteur Ernst Marischka. Il renouvellera l’expérience avec deux autres épisodes d’une trilogie que les télévisions françaises resservent chaque année à leurs téléspectateurs pour le Nouvel an ou durant les vacances. Il faut attendre 2009 pour retrouver une nouvelle série en deux épisodes qui se veut plus proche de la réalité. Non sans quelques anachronismes notables.

Sissi, affiche de la série de TF1.

Sissi, une nouvelle série Netflix qui se voudra brut

Adaptée du roman « Sissi, Impératrice malgré elle », écrit par Allison Pataki, la série va se concentrer sur la vie de Sissi à la cour d’Autriche encore traumatisée par les événements de 1848. L’Europe est en ébullition, François-Joseph Ier qui est tout juste monté sur le trône échappe à une tentative d’assassinat. Sissi, princesse bavaroise avide de liberté, va se révéler plus revêche au protocole que prévu. Katharina Eyssen entend explorer tous les chapitres tumultueux de la monarchie dualiste liés à la vie du couple impérial comme « la crise de Crimée, l’occupation de l’Italie du Nord par l’Autriche ou la guerre avec la Prusse ». Dix premières années de vie commune explorées en profondeur et qui se prolongera si la série connaît le même succès que « The Crown ».  Un pari osé sur un personnage complexe au caractère bipolaire, qui était féministe avant l’heure, une femme lettrée qui vouait un culte à son corps atteint par la même mélancolie qui ravagea les membres de sa famille. A commencer par son cousin Louis II de Bavière et son propre fils Rodolphe décédé dans des conditions mystérieuses à Mayerling. Passionnée de Hongrie, elle s’attèlera à réconcilier deux peuples ennemis avant d’être frappée cruellement par le destin en septembre 1898, près du lac de Genève. Sortie de la série prévue en 2022. En attendant, les passionnés de l’impératrice pourront se consoler avec celle produite par la chaine de télévision TF1 qui nous présente une « Sissi » aux accents très contemporains et dont la sortie est prévue jeudi prochain.

Frederic de Natal