Une candidate issue d’un parti d’extrême-gauche a proposé de rétablir la monarchie au Chili et a été immédiatement exclue de celui-ci pour ce crime de lèse-république.
La colonisation espagnole n’a pas laissé que de bons souvenirs en Amérique du Sud. Petit parti politique du Chili, le parti de l’Égalité (Partido Igualdad) possède quelques conseillers locaux et aucune représentation nationale. Durant l’été dernier, il a été l’objet d’une médiatisation dont il se serait bien passé. Candidate au poste de sénatrice de Nuble, Ana Vergara San Martin a proposé sur son compte Twitter de restaurer la monarchie. « Je pense qu’il faut nous ayons un monarque et qu’il puisse diriger les Forces armées et prenne en main l’éducation. Je pense qu’il faut que nous soyons un royaume qui permettrait à notre pays de retrouver son identité nationale. Identité que nous perdus lorsque les espagnols sont arrivés et que les mapuches ou les autres peuples autochtones ont été conquis » a écrit cette jeune femme sur les réseaux sociaux. Tout aurait pu passer inaperçu si elle n’avait pas été membre d’un parti d’obédience marxiste et anti-colonialiste. Les instances du parti de l’Égalité ont immédiatement réagi, expulsant Ana Vergara San Martin des rangs du parti et d’expliquer qu’il considérait cette déclaration comme une « honte » et « d’idée ridicule ».
Sa proposition de retour de la monarchie ? Une figure métaphorique
Intégrée à la Vice-royauté du Pérou, c’est au cours des guerres napoléoniennes que les velléités d’indépendance émergent dans cette partie de l’empire espagnol. Une guerre civile éclate entre partisans des bourbons (loyalistes) et indépendantistes (patriotes) commandés par le général Bernardo O’Higgins Riquelme. En février 1818, il proclame la déchéance de la monarchie et la république du Chili. Bien que le pays ne tarde pas à sombrer dans l’anarchie politique, nul ne songera à rétablir l’ancien régime.
Contactée, Ana Vergara San Martin a juste expliqué qu’elle « aimait générer des discussions politiques sur tous sujets » et qu’il fallait n’y voir qu’une « figure métaphorique, à savoir que le peuple est lui-même son propre souverain dans ses choix ». Depuis, elle a supprimé le tweet incriminé qui a fait le buzz dans les médias sudaméricains.
Frederic de Natal