C’est l’un des personnages préférés des Français. En plein bicentenaire de l’anniversaire de sa mort, difficile pour la Revue Dynastie de ne pas rater l’exposition qui lui est consacrée jusqu’au 19 décembre 2021, à la Grande Halle de La Villette. Tour à tour général de la Révolution française, Premier consul puis empereur de la République, Napoléon Bonaparte suscite autant de passions que de controverses. C’est pourtant son regard tutélaire qui vous accueille lorsque vous rentrez à l’intérieur de cette grande salle qui rassemble une multitude d’objets et portraits de la période du Premier empire.
Collection prêtée par le musée de l’Armée, le musée national du château de Fontainebleau, le musée du Louvre, le musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, le Mobilier national, la Fondation Napoléon et avec la contribution exceptionnelle du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, il vous faut à peine quelques secondes pour traverser la spirale du temps et vous retrouver à cheval entre une époque où les têtes tombaient plus vite que les baisses d’impôts et les grandes réformes d’un régime qui marque encore profondément le subconscient des français.
Une fois passé la petite rétrospective sur l’histoire de la Révolution française sous le regard de 4 statues de Napoléon le représentant à différentes périodes de son existence, vous voilà transporté au cœur des conquêtes qui ont jalonné la vie de ce génie militaire. On suit, pas à pas, dans une ambiance feutrée et intimiste tout ce qui a fait de Bonaparte, le Napoléon que l’on connaît. On déambule entre les touristes de passages, on s’arrête pour analyser tous les détails de ces tableaux représentant les hauts faits d’armes de l’empereur et de ses maréchaux, peints par tels ou tels maîtres du XIXème siècle, véritables armes de propagande d’un régime césarien qui a fait frémir tous ses voisins. Juxtaposée à un écran géant animé, qui vous décortique le tableau du sacre impérial célébré le 2 décembre 1804, la salle du trône fait salle comble. Le trône de l’empereur est pris d’assaut, laisse place à tous nos fantasmes sous le crépitement des flashs. Secrètement, tous rêvent de pouvoir s’assoir sur ce symbole de pouvoir et synonyme de grandeur passée de la France.
On retient son souffle à la vue des quelques reconstitueurs habillés en uniformes napoléoniens et on leur pardonne leur accent guttural venu d’une Westphalie lointaine. Italie, Egypte, puis l’Europe, on déambule de champs de bataille en champs de bataille avec délectation, on admire la vaisselle, les trésors d’époque et autres bijoux, carrosses et autres accoutrements de mode, témoins d’une histoire qui nous rapproche un peu plus de ce César made in France (ou Corsica, c’est selon), le bivouac de l’empereur que l’on s’approprie avec une facilité déconcertante.
La défaite de Waterloo (1815) signe la fin d’une aventure. Pause devant la table qui a recueilli son acte d’abdication, émotion garantie. Tout est d’origine. La scénographie mise en place tout au long de cette visite, s’est imposée à nous comme une évidence qui la rend accessible à tous, quel que soit l’âge. Et qui n’échappe pas aux polémiques du moment comme l’esclavage, un chapitre sombre de l’histoire napoléonienne que l’on ne peut éviter mais que l’exposition s’est employée à rendre neutre. Une plongée dans l’Histoire de France à ne pas manquer.
Frederic de Natal