Chaque 15 août, le Japon commémore l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans le respect des traditions, un millier de personnes se sont rassemblées au Nippon Budokan à Kudanshita, Tokyo. L’empereur Naruhito a souligné « la nécessité pour le Monde de se rassembler autour de l’espoir et du bonheur ». Le Premier ministre Fumio Kishida a rendu hommage aux sacrifices des soldats et n’a exprimé aucun des regrets attendus par la communauté internationale.
Fin juillet 1945, l’empire du Soleil-Levant est épuisé par une décennie de guerre intense et de conquêtes. L’invasion du Japon par les Alliés est alors imminente. L’état-major est divisé sur la conduite à tenir alors que les kamikazes continuent de mourir au nom de l’empereur Hiro-Hito, en s’écrasant sur les bâtiments de la marine américaine. Le largage de deux bombes atomiques sur les villes d’Hiroshima et Nagasaki en août suivant, qui feront plus de 150 000 victimes, contraint le Japon à capituler. Lors d’une cérémonie mise en scène sur l’USS Missouri, le Japon signe un acte de reddition et la fin d’une décennie d’hégémonie impériale sur l’Asie. Chaque année, à la date anniversaire du 15 août, le Japon commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale au Nippon Budokan de Tokyo.
Emperor Naruhito and Empress Masako attended the National Memorial Ceremony for the War Dead, commemorating the 77th anniversary of Japan’s World War II surrender, at Nippon Budokan in Chiyoda, Tokyo
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L’empereur Naruhito appelle le Monde au bonheur et à la paix
Se souvenant des sacrifices de ceux qui sont morts au cours du conflit et reconnaissant comment ils ont façonné le Japon aujourd’hui, l’empereur Naruhito a pris la parole devant un millier de personnes. « Nous vivons une époque difficile, avec des difficultés persistantes créées par la pandémie de COVID-19. Nous devons unir nos cœurs et surmonter ensemble ces moments difficiles. Je souhaite que le peuple continue à nourrir l’espoir de paix et de bonheur » a déclaré le souverain nippon, accompagné de son épouse, l’impératrice Masako. « En regardant derrière nous, cette longue période de paix d’après-guerre, en réfléchissant à notre passé et en gardant à l’esprit les sentiments de profonds remords, j’espère sincèrement que les ravages de la guerre ne se reproduiront plus jamais » a vivement souhaité le petit-fils d’Hiro-Hito, cité par le Washington Post.
Le Premier ministre Kishida rappelle le sacrifice de ceux qui sont tombés pour la nation
Lors de son intervention, le conservateur Premier ministre Fumio Kishida a déclaré que « dans un monde où les conflits font toujours rage, le Japon fera tout ce qui est en son pouvoir, s’unissant à la communauté internationale sous la bannière de la paix, afin de résoudre les différents problèmes auxquels notre monde est confronté ». Leader du Parti Libéral-démocrate (PLD), originaire d’Hiroshima, il a également rendu hommage aux victimes des deux bombes atomiques, et à ceux qui ont perdu la vie lors de la bataille d’Okinawa (avril-juin 1945), entre autres. « Nous ne pouvons pas oublier le sacrifice de ceux qui ont perdu la vie pendant la guerre. Nous devons peindre un avenir meilleur pour notre génération et les générations futures » a ajouté Fumio Kishida.
L’événement a été également marqué par la visite de divers ministres du gouvernement au controversé sanctuaire Yasukuni. Un temple où reposent divers héros de la Seconde Guerre mondiale pour certains japonais, des criminels de guerre pour d’autres. Présent, le ministre de la Sécurité économique, Sanae Takaichi, a rendu hommage « aux esprits de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la nation », ajoutant « qu’il espérait que la guerre en Ukraine prendrait bientôt fin ». Dans son discours, Fumio Kishida a soigneusement évité de mentionner l’agression japonaise en Chine, en Corée (du Sud). Ce que n’ont pas manqué de relever Pékin ou Séoul , comme le rapporte le quotidien Xinhua, qui ont respectivement exprimé « leur déception » et appelé le gouvernement nippon à faire face aux pages sombres de leur Histoire.
L’empereur-émérite Akihito, son épouse et la princesse Aïko, fille du souverain, ont respecté la traditionnelle minute de silence depuis leurs résidences respectives au palais impérial de Tokyo.
Frederic de Natal