Le 1er juin  2022, des élus norvégiens de cinq partis différents, de droite comme de gauche, ont soumis au parlement un texte de loi proposant l’abolition de la monarchie. Il a été majoritairement rejeté par le Storting. Certains députés se sont irrités de ces multiples tentatives rappelant que les députés ont prêté serment de fidélité au roi Harald V.

Une nouvelle fois, la monarchie norvégienne a été d’une attaque de la part de députés issus de diverses formations politiques présentes au sein du Storting. Parmi ceux qui ont réclamé l’abolition de l’institution royale, figurent l’actuelle ministre de la Culture et de la diversité des genres Anette Trettebergstuen et deux autres politiciens travaillistes, Heidi Nordby Lunde du Parti conservateur et Sivert Bjørnstad du Frp. Une initiative provenant du Parti Libéral dirigé par le très progressiste Sondre Hansmark. Interrogé par le quotidien Nettavisen, le jeune homme de 26 ans (qui s’est illustré pour avoir mené une campagne en faveur de la dépénalisation des drogues douces et dures) a justifié sa proposition en expliquant qu’elle répondait aux attentes de sa génération qui réprouverait selon lui la nomination du chef d’état par le principe de succession héréditaire.

La monarchie, une institution liée à l’histoire norvégienne

Il a fallu très peu de temps aux députés pour rejeter fermement cette proposition par 130 voix contre et 36 voix pour. Une nouvelle tentative, la dernière remontant à 2019, qui irrite les partisans de la monarchie, rappelant aux frondeurs qu’ils ont prêté serment de fidélité au roi Harald V. « Le roi et la monarchie unissent la Norvège. Sa Majesté le Roi a une fonction fédératrice qui s’inscrit dans le cadre d’une longue Histoire. Les républicains disent qu’il ne faut plus hériter du pouvoir de cette manière, mais c’est pourtant ce qui lui donne une continuité et une stabilité » a rappelé Trygve Slagsvold Vedum. « La monarchie est liée à notre histoire et à notre culture » ajoute également le leader du Parti socialiste.

Selon un sondage daté de février 2022, 81% des norvégiens souhaitent le maintien de la monarchie. Interrogé en 2019 sur le phénomène républicain dans son pays, le roi Harald V, dont la maison est montée sur le trône de Norvège en 1907, s’était contenté de déclarer très ironiquement « que même si la république était proclamée, il conserverait encore la couronne sur sa tête ».

Frederic de Natal