Fête chrétienne, le jour de Pâques correspond au jour de la résurrection de Jésus Christ.  Mais sauriez-vous dire pourquoi on lui associe des œufs en chocolat pour le plus grand plaisir de tous ? La Revue Dynastie revient sur l’histoire des œufs de Pâques. 

L’œuf est la métaphore du cycle de la vie qui passe et que l’on retrouve dans toutes les religions judéo-chrétiennes. Dans le christianisme, il est le symbole de la résurrection du Christ et la sortie de son tombeau auxquels on associe une légende d’origine orthodoxe. Accusant l’empereur Tibère de la mort de Jésus, Marie de Magdala se serait rendue auprès de lui pour lui annoncer la résurrection du Christ. Face au scepticisme du monarque, elle lui aurait tendu un œuf qui se serait subitement teinté de rouge, couleur du sang martyrisé de l’Homme. Au-delà du mythe religieux, déjà dans l’Antiquité, il était de coutume chez les Perses et les Égyptiens de s’offrir des œufs décorés en guise de porte-bonheur. Chez les coptes, la plus vieille communauté chrétienne encore existante, il rappelle le souvenir de ces œufs ardents (ova ignita) avec lesquels furent torturés les premiers martyrs. Même chez les Romains, on avait coutume de s’échanger des œufs, un signe de fécondité.

Symbole religieux devenu produit de marketing

C’est en Alsace que l’on trouve les premiers écrits sur ces fameux « œufs rouges » pondus par un lièvre blanc, qui va donner naissance au fameux « lapin de Pâques » chez les anglo-saxons, et qui coïncident avec la fin du Carême. Durant le Moyen-âge, on invente même un jeu (la toquette, consistant à enfermer un œuf dur dans son poing fermé, ne laissant dépasser qu’une extrémité de coquille et que l’on fait toquer contre l’œuf tenu par un autre joueur. Tout œuf fendu était considéré un œuf gagné et le perdant d’offrir un verre général à l’assistance). On s’amuse même à les quêter, bonbons d’Halloween avant l’heure. Richement décoré, l’œuf de Pâques connait un engouement dans les cours royales (on dit que Louis XIV faisait bénir des paniers géants garnis d’œufs de poule après avoir reçu le plus gros œuf du royaume en cadeau) avant de devenir un produit de marketing au XIXème siècle.

On doit l’actuel œuf en chocolat aux frères Fry qui inventent en 1847 un mélange « sucre, beurre de cacao, chocolat en poudre » permettant d’obtenir une pâte molle que l’on peut verser dans des moules. Une fois solidifiée, il était alors facile de le croquer. Démocratisé sous le Second empire, il devient un objet de luxe grâce aux Fabergé qui transforment les œufs en véritables pièces d’orfèvreries en or et pièces précieuses que s’arracheront les Romanov en Russie. Désormais, la tradition, venue principalement des pays germaniques et loin des œufs Pokémon dans les cours d’école, veut que l’on cache des œufs en chocolat dans son jardin pour le plus grand amusement de tous les gourmands de 7 à 77 ans.

Frederic de Natal