Élu président du mouvement monarchiste Rastriya Prajatantra Party (Parti national démocratique) lors de son dernier congrès, le député Rajendra Lingden a accordé un entretien à Anapurna press que la Revue Dynastie retranscrit. Entre décembre 2020 et février 2021, face à la crise économique et sociale, des dizaines de milliers de népalais ont envahi les rues des principales villes du pays afin de réclamer le retour du roi. En août de cette année, un groupe de personnes dirigé par l’ancien général de l’armée népalaise (2006-2009) Rookmangud Katawal a lancé une campagne pour la restauration du Népal en tant qu’État hindou. Le Rastra Swabhiman Jagaran Abhiyan, qui se traduit vaguement par la « Campagne pour la dignité et la sensibilisation pour un État hindou » se concentrera sur « l’identité et la culture » fondées sur la religion et le retour de la monarchie abolie en 2008.
Selon vous, quels seront vos principaux défis en tant que nouveau président du parti ?
Outre les réformes internes de gestion et d’administration, nous allons maintenant nous concentrer sur l’union de toutes les forces qui partagent notre agenda et nos sentiments. Bien que notre programme soit très populaire, notre parti s’est affaibli [il est passé de 20 députés en 2013 à un seul en 2017-ndlr) et c’est une source de préoccupation. Notre défi majeur sera donc de gagner la confiance de nos sympathisants et soutiens.
La restauration de l’État hindou et de la monarchie est-elle possible ? Pensez-vous que cela puisse passer par un référendum ?
Bien que nous n’ayons de cesse de le demander, peu de partis semblent vouloir nous suivre sur ce chemin. Mais en réalité, la nation entière veut un État et une monarchie hindoue. Par exemple, vous avez sûrement vu une grande population participer à différents rassemblements appelant à la restauration de l’État et de la monarchie hindoue. Nous rétablirons la monarchie et l’État hindou, tôt ou tard, ce n’est qu’une question de temps. Et s’il y a un référendum, il ne fait aucun doute que notre programme l’emportera.
Pourtant, votre parti a été une force électorale mineure ces derniers temps. Comment allez-vous changer les choses ?
Oui, notre performance aux élections a été médiocre. Nous n’avons jamais été aussi faibles dans notre histoire. C’est à cause de nos mauvais mécanismes et stratégies. Par exemple, lors des élections générales de 2017, nous n’avons pas réussi à créer une coalition fiable et digne de confiance avec d’autres partis. De plus, parmi les 165 circonscriptions du parlement fédéral, nous n’avons contesté que cinq circonscriptions. De même, sur les 330 circonscriptions provinciales, nous n’avons réussi à concourir qu’à quatre endroits. Notre piètre performance n’a donc pas été une surprise.
Nirmal Niwas [actuelle résidence royale-ndlr] vous a félicité pour votre victoire. Qu’attendez-vous de l’ancien roi et quelles sont vos attentes vis-à-vis de lui ?
Il n’y a pas d’attente ou d’obligation entre nous. Notre parti n’était pas, n’est pas et ne sera jamais dirigé par une personne ou une famille en particulier. Nous n’avons pas formé le RPP selon la volonté de qui que ce soit. Nous soutenons la restauration de l’État et de la monarchie hindoue car nous pensons qu’ils sont les piliers jumeaux nécessaires au maintien de l’harmonie et de l’unité sociale. J’ai rencontré l’ancien roi Gyanendra Shah lors d’une réunion de groupe il y a quelques jours
Votre relation avec Kamal Thapa semble gelée ?
Tout d’abord, je ne pense pas que notre relation soit figée. Kamal Thapa est un aîné que je respecte et j’entamerai des discussions afin de maintenir notre relation saine car il n’y a pas d’autre choix que de travailler ensemble. Sa réaction est normale et les choses s’amélioreront avec le temps.
Frederic de Natal (source Anapurna Press/traduction)