Depuis son départ du château de Dreux, à la suite d’un litige avec la Fondation Saint-Louis dont il est le président d’honneur, c’est en plein cœur du pays cathare que le comte de Paris Jean d’Orléans a décidé de poser ses valises avec toute sa tribu. Depuis l’ancienne châtellenie royale de Montréal, le prétendant au trône de France n’entend pas rester inactif et se veut fin observateur de la politique française. Il a accordé une interview au journal « La Dépêche ».
Le 30 novembre, le prince Jean d’Orléans est revenu sur les lieux de l’attentat qui a frappé l’école juive Ohr-Torah et fait 4 morts. Accompagné de son épouse, la princesse Philoména, et de leurs cinq enfants, le descendant de Louis-Philippe Ier a répondu aux questions du journal « La Dépêche ». En ces temps troublés, il jette un regard sur la situation qui prévaut en France, notamment la montée des communautarismes. C’est d’ailleurs dans ce sens que s’inscrit cette visite dans cet établissement. « Pour les chrétiens que nous sommes, de voir ce qu’il se passe dans d’autres communautés, (c’est) faire preuve d’ouverture dans une période où la France est très divisée » déclare cet héritier des Capétiens. « Dans une période compliquée où les gens ont tendance à se replier sur eux-mêmes, les liens qui nous unissent sont plus forts que ceux qui nous séparent » rappelle le comte de Paris. « De plus en plus de personnes sont victimes de violences verbales et physiques. Trop souvent elles ont touché les communautés vivant leur Foi en profondeur. Le traitement de plus en plus banal de ces actes est intolérable » avait déjà regretté au printemps dernier Jean d’Orléans.
« Les français sont des monarchistes de cœur et des Républicains de raison »
« Bon sang ne saurait mentir ! ». Descendant des Rois qui ont fait la France, Jean (IV) d’Orléans entend rester une alternative pour la France. Exilée par une révolution qui a mis bas la monarchie des Orléans en 1848, sa famille a été de tous les combats politiques et nationaux. Le général de Gaulle a même songé à faire de son grand-père, Henri (1908-1999), son héritier direct dans les années soixante. En vain. A 56 ans, il suit de très près l’actualité politique qu’il a longtemps commenté sur les réseaux sociaux. On le dit proche de la droite filloniste mais Jean d’Orléans se fait fort de respecter le principe de neutralité et souhaite être au-dessus des partis. A la différence de son père décédé le 21 janvier 2019 (date anniversaire de la mort de Louis XVI) , il ne fera aucun appel à voter pour tel ou tel candidat, estimant que « ce n’est pas sa place ». « Peu d’hommes politiques parlent du bien commun et d’unité nationale. C’est peut-être le rôle du prince. Après tout la plupart de nos voisins vivent sous le régime de la monarchie parlementaire avec le roi qui a un rôle fort » constate-t-il au micro du journaliste Sébastien Marti.
Selon un sondage BVA/Alliance royale de 2016, 17% des français souhaiteraient la restauration de la monarchie. Un vivier électoral qui avait poussé le (candidat)- président Emmanuel Macron a courtisé ce prétendant au trône de France et a déclaré publiquement « qu’il manquait un roi à la France ». L’occupant du Palais de l’Elysée a même fait appel aux talents de négociateur du prince pour réconcilier France et Italie alors au bord de la rupture diplomatique. « Je le dis souvent que les français sont des monarchistes de cœur et des Républicains de raison. Il y’aura toujours une place pour la monarchie. Les gens s’identifient plus à une figure qu’à des idées » ajoute Jean d’Orléans qui reste à la disposition des français.
Frederic de Natal