Père de l’indépendance depuis 1960, le président Modibo Keïta fait face à une vaste crise économique ( la création du Franc malien est un échec). Le mécontentement est général, les promesses d’un avenir meilleur envolées. Avec la suspension de la constitution et le parlement, son remplacement par un Comité National de Défense de la Révolution qui renforce les pouvoirs de Keïta six ans plus tard, l’arrestation d’opposants historiques, l’armée décide finalement de prendre les choses en main. Arrêté et emmené dans un camp alors qu’il rentrait à Bamako, les mutins réclament que Keïta convoque de nouvelles élections. Il refuse, arguant qu’il a été élu démocratiquement et sur des bases socialistes. C’est l’impasse. Le Lieutenant Moussa Traoré confie alors un message à un de ses subordonnés et le fait lire à la radio qui annonce subitement que le « régime dictatorial est tombé ». Modibo Keïta décèdera en prison en 1977 dans des conditions suspectes et Moussa Traoré dirigera le pays jusqu’en 1991, date à laquelle il sera victime lui-même d’un putsch. Dans la capitale malienne, la chute de Keïta sera accueillie avec une explosion de joie.
Frederic de Natal