Le 1er avril 2022, des centaines de Habsbourg-Lorraine se sont réunis afin de rendre hommage à Charles Ier, dernier empereur austro-hongrois décédé il y a un siècle. Déclaré Bienheureux par le Pape Jean-Paul II, son épouse Zita de Bourbon-Parme fait également l’objet d’un procès en Béatification. Le postulateur Alexander Leonhardt en charge du dossier a annoncé une bonne nouvelle.
Dernière impératrice d’Autriche-Hongrie, Zita de Bourbon-Parme a connu le faste des palais viennois et les affres de l’exil. Née en 1892 en Italie, elle épouse en 1911 l’archiduc Charles, petit-neveu de François-Joseph, qui deviendra empereur d’Autriche-Hongrie quatre ans plus tard. L’Europe est alors en plein conflit mondial et Charles va tenter de négocier une paix séparée avec la France afin de mettre un terme à cette guerre fratricide. En vain. L’empire chute en novembre 1918 signant le début de l’exil pour ce couple très pieu. Après deux tentatives ratées de restauration de la monarchie en Hongrie, Charles et Zita sont contraints de s’établir, avec leur famille, sur l’île de Madère où l’empereur décède en 1922 des suites d’une mauvaise pneumonie. Veuve et sans véritables ressources, elle est désormais pour tous, la « dame en noir », couleur d’un deuil qu’elle portera jusqu’à ses derniers jours en mars 1989 où elle rend son âme à Dieu, ultime témoin d’une époque révolue.
Une descendante de Louis XIV en procès de béatification
En 2008, quatre ans après que son mari a été déclaré Bienheureux par le Pape Jean-Paul II, la Congrégation pour les causes des saints donne son accord pour l’ouverture d’un procès en béatification dans le diocèse de Mans. Le choix du lieu consacré est loin d’être anodin puisque l’impératrice, descendante de Louis XIV, avait de liens avec l’abbaye bénédictine de Solesmes où elle y passait, parfois, plusieurs mois. Trois de ses sœurs avait d’ailleurs pris l’habit monacal au monastère Sainte-Cécile, non loin de là, surnommée affectueusement « Les Bourbones » et Zita, elle-même, y fera son oblature en 1926. Une proximité avec la religion catholique qui est indissociable de l’histoire des Habsbourg-Lorraine. Nommé Postulateur en 2015, le Père Alexander Leonhardt a profité du centième anniversaire du décès de l’empereur Charles, en avril dernier, pour faire un point sur l’avancée du dossier de béatification de cette « servante de Dieu ».
La décision du Pape attendue
Le processus de cette phase, dite diocésaine, est longue et fastidieuse. Des appels ont été faits conjointement par l’archidiocèse de Vienne et celui de Saint-Gall, afin de recueillir informations et témoignages sur Zita. « Un travail de longue haleine » reconnaît le Père Alexander Leonhardt mais nous avons « déjà accumulé une correspondance extrêmement abondante » poursuit-il. « Le processus avance » affirme-t-il. Selon le Père Alexander Leonhardt interrogé par le quotidien St Galler Tagblatt, la phase diocésaine « devrait être achevée dans deux à trois ans ». Après cela, le dossier de béatification de Zita sera envoyé au Vatican pour examen au niveau du Saint-Siège où il reviendra au Pontife en place de décider de la béatification ou non de Zita de Bourbon-Parme.
Frederic de Natal