C’est le père de l’indépendance chypriote. Né Mikhaíl Khristodoúlou Moúskos ( 1913-1977), il entre très rapidement dans les ordres et va gravir les échelons de la hiérarchie orthodoxe. Nommé archevêque de Chypre en 1950, Makarios III est aussi un nationaliste convaincu. Fondateur de l’Organisation nationale des combattants chypriotes (EOKA), ses prises de positions heurtent les Britanniques qui occupent l’île et qui considèrent son mouvement comme terroriste. Enlevé par les services spéciaux et exilé aux Seychelles en 1956, il est relâché un an plus tard alors que la situation se détériore sur l’île. Les grecs et les turcs revendiquent chacun Chypre. Le pays est au bord de la partition. Les négociations, qui vont conduire à l’indépendance de Chypre, se font au détriment des chypriotes eux-mêmes. Les britanniques et les turcs imposent un système de pouvoir bicéphale. Aux chypriotes la présidence, aux turcs, la vice-présidence. Makarios III remporte les élections démocratiques mais reste fragilisé internationalement. À la chute de la monarchie grecque, des tensions éclatent avec la junte militaire à Athènes en 1967. Les affrontements entre les deux communautés augmentent de mois en mois. En 1974, un coup d’état orchestré par la junte grecque contrant Makarios III à quitter le pouvoir et force la Turquie à occuper la partie nord de Chypre. Revenu au pouvoir à la fin de l’année, il meurt en 1977, laissant un pays déchiré derrière lui.
Frederic de Natal