D’où vient la tradition du sapin de Noël dans nos chaumières ? La Revue Dynastie vous révèle les secrets de ce conifère qui accompagne nos fêtes de Noël
Tout histoire commence par une légende et celle du sapin de Noël ne fait pas exception. Saint Boniface de Mayence est un missionnaire allemand du VIIème siècle. Face à lui des druides récalcitrants qui ne voulaient pas entendre de Jésus Christ. Agacé par tant de résistance à la vérité biblique, il résolu de leur prouver que le chêne, qu’ils adoraient, n’avait rien de sacré en le faisant abattre. « En tombant, l’arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l’exception d’un jeune sapin » raconte les écrits de cette époque qui qualifièrent cet acte de miracle divin et que Saint Boniface appela « l’arbre de l’Enfant Jésus ». Il ne restait plus qu’aux druides de se soumettre. Depuis ce temps, les descendants des teutons plantent de jeunes sapins afin de célébrer la naissance du fils de Dieu.
Si la Bible évoque le conifère dans certains psaumes, il faut attendre le XVIIème siècle pour trouver trace d’un premier sapin décoré pour les fêtes de Noël comme le démontre les archives de la ville de Sélestat (Bas-Rhin). Epicéa qui était alors enlevé à l’épiphanie, marquant la fin de ces festivités. Une exception dans le monde chrétien qui assimile ces décorations à une vaste résurgence de rites païens et dont l’utilisation va prendre un véritable essor sous la Réforme. Les protestants vont développer ce rite à contrario des catholiques qui se bornent à ériger des crèches. Même lorsque la reine Marie Leszczynska fait mettre un sapin à Versailles en 1737, cela ne suscite aucun engouement particulier. Ce sont encore les colons allemands partis vers les Amériques qui vont importer ce concept avant qu’il ne commence à faire de nouveau et timidement son apparition à la cour de Vienne en 1816. En France, c’est véritablement à la duchesse d’Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, que l’on doit d’avoir introduit un sapin dans chaque foyer. La noblesse suit le pas, la bourgeoisie s’empresse d’imiter celle qu’elle jalouse.
Le sapin de Noël, surmonté de son étoile de Bethléem devient une véritable mode qui va être popularisée durant la guerre de 1870 grâce aux alsaciens qui importent cette tradition dans tout l’hexagone puis se généralise avec le mode de vie américain qui pénètre en France dans les années 1950. Autrefois garni de pommes, le sapin est désormais agrémenté de guirlandes et de boules en verre. Encore aujourd’hui, pour la plus grande joie des enfants de 7 à 77 ans.
Frederic de Natal