La reine Elizabeth II a été inhumée le 19 septembre dans la chapelle Saint-Georges du château de Windsor. Une cérémonie qui a été organisée dans la plus stricte intimité après une journée intense de funérailles nationales en présence de 200 chefs d’Etats, de têtes couronnées et de proches ayant partagé la vie de la défunte souveraine. Une page de l’Histoire vient de se tourner. Que pensent les Britanniques du roi Charles III après une dizaine de jours de deuil ?

L’institut de sondage You Gov est parti à la rencontre des Britanniques après dix jours de deuil afin de recueillir leur sentiment sur le roi Charles III. Monarque depuis le 8 septembre 2022, date à laquelle est décédée la reine Elizabeth II, l’attitude des Anglais envers leur ancien prince de Galles a drastiquement changé. Lorsqu’on leur demande comment ils anticipent son règne, 63% affirment que Charles III fera un bon roi (seule la génération des 18-25 ans semble plus dubitative) et qu’il va suivre les pas de sa mère (85% d’entre eux plébiscitent le règne d’Elizabeth II et 87% pensent qu’elle sera vue comme l’une des plus grands monarques du Royaume-Uni). À peine 15% ne croient pas en ses capacités de gestion du royaume. Un vrai succès. À titre de comparaison, en mai dernier, seuls 32% des sondés pensaient qu’il serait un bon monarque lorsqu’il monterait sur le trône d’Angleterre. Parallèlement, ils sont aussi 53% à penser que Camilla fera une bonne reine consort contre à peine 18%.

Le roi Charles a fait le job pour les Britanniques

Lorsqu’il s’est adressé à la nation pour la première fois après le décès de la reine Elizabeth II, lui rendant un vibrant hommage pour « toutes ces années de service », trois Britanniques sur cinq ont suivi cette allocution royale. Selon You Gov, 94% des personnes interrogées ont été convaincues par cette performance. Visites en Écosse, Irlande du Nord, au pays de Galles, réunion avec la Première ministre Liz Truss, réception avec les différents chefs du gouvernement du Commonwealth, bain de foule aux abords des lieux de pouvoir…, des déplacements et événements qui ont marqué les Britanniques. 73% pensent qu’il a bien géré tout le processus mis en place par le gouvernement pour ces funérailles regardées par 4 milliards de personnes à travers le monde.

Des défis majeurs qui inquiètent le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni est actuellement frappé par une crise sociale, identitaire, politique et économique post-Brexit. La question de l’unité du royaume est sur toutes les lèvres. Tous les regards sont portés vers l’Écosse qui projette de mettre en place un second référendum (consultatif) sur l’indépendance en 2023 et l’Irlande du Nord où les indépendantistes (catholiques) sont au pouvoir avec une majorité relative. Seuls deux sièges les séparent des unionistes (protestants) alors qu’ils poussent Londres à accepter la réunification avec le reste de l’Irlande indépendante depuis 1922. La moitié des Britanniques pensent que Charles III pourra maintenir l’unité du Royaume-Uni contre 19% qui pensent qu’il ne pourra pas empêcher la désintégration de la monarchie (approximativement le chiffre de ceux qui souhaitent également la proclamation d’une république). 

Le futur de la monarchie en question

Durant soixante-dix ans, la reine Elizabeth II a marqué la Grande-Bretagne et le monde entier de son empreinte. Un style inimitable qui a fait d’elle une icône internationale sur 5 générations de Britanniques. Élevé à bonne école, ils sont quatre sur dix (soit 40%) à penser que Charles III va changer la monarchie, la rendre plus moderne. Néanmoins, ses fréquentes prises de parole lorsqu’il était héritier au trône ont rendu les Britanniques méfiants. Contre toute attente, 53% des personnes sondées souhaitent qu’il intervienne directement sur des questions qui les préoccupent directement. A commencer par leur avenir. À peine 22% des sondés souhaitent qu’il reste un arbitre naturel et adopte comme credo celui qui a toujours été observé par sa mère : « Never explain, never complain » (Ne jamais s’explique, ne jamais se plaindre).

Et de futur de la monarchie, il en est question pour les Britanniques qui reconnaissent volontiers, en raison de l’âge du monarque, 73 ans, que son règne sera court. Afin d’éviter l’usure et pour rajeunir la monarchie, 35% des personnes interrogées pensent, qu’une fois qu’il sera trop âgé, le roi Charles III devra abdiquer en faveur de son fils, le prince William, afin de lui permettre de monter plus rapidement sur le trône des Windsor.

Frederic de Natal