Chef de la maison impériale Romanov, la grande-duchesse Maria Wladimirovna a exprimé son « anxiété et sa profonde tristesse » concernant les événements en cours. Toutefois, contrairement au retour de la Crimée dont elle avait salué le retour dans le giron russe, elle ne prendra pas position dans ce conflit opposant la Russie et l’Ukraine, rappelant son devoir de neutralité et ne souhaitant pas prendre de décision pouvant « nuire involontairement » .
Très attendue, la grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov s’est exprimée hier sur la situation actuelle qui prévaut en Ukraine. « En reconnaissant l’indépendance et la souveraineté de tous les États qui se sont formés après l’effondrement de l’URSS, je suis convaincu que toutes les nations historiquement appartenant à l’ancien empire russe sont encore unies par le concept de Sainteté au sens spirituel et sens culturel de ce terme » a déclaré la prétendante au trône de Russie qui a exprimé son « anxiété et sa profonde tristesse ». « Il est effrayant et douloureux de voir comment, depuis 8 ans, des frères et sœurs, dont les pères, grands-pères et arrière-grands-pères ont défendu ensemble leur patrie commune, se sont dressés les uns contre les autres et ont versé leur sang ; comment des citoyens pacifiques meurent et souffrent ; comment des parents ont versé des larmes inconsolables sur les cercueils de leurs enfants. Maintenant, le cours de ces événements a abouti à un cataclysme encore plus grand » a regretté la descendante du tsar Alexandre II.
La maison impériale Romanov restera neutre
« Ne disposant pas assez d’éléments complets qui nous permettraient d’évaluer la situation sans risquer de nuire involontairement, la maison impériale russe considère qu’il n’y a pas matière à faire une déclaration de nature politique » a ajouté la grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov. « Mais nous sommes tout à fait convaincus et nous affirmons toujours que la Russie et l’Ukraine – toutes leurs populations -ne doivent jamais être ennemies. C’est une chose aussi monstrueuse et contre nature que les membres d’une même famille qui s’entretuent ».
Interrogé en décembre 2014 au plus fort de la guerre en Crimée, le grand-duc Georges Romanov avait déclaré à propos de l’Ukraine que le pays « avait été et restait une partie de la Patrie », déplorant de voir que « l’espace civilisationnel et culturel russe était détruit par des forces politiques extérieures, qui sont également indifférentes au bien-être de la Russie et de l’Ukraine, considérant nos pays uniquement comme une plate-forme pour leur expansion », rappelant que les deux nations étaient « des frères et sœurs ». Des propos qu’il avait une nouvelle fois réitérés dans un autre entretien accordé au webzine « Méthode »,Revue officielle des Instituts franco-russes, quatre ans plus tard, évoquant une « tragédie en Ukraine » et dénonçant ces « puissances étrangères (qui) cherchent à exacerber le conflit ». Sans les nommer. « Le peuple russe ne veut pas la guerre. Mais il a la capacité de se défendre et nous l’avons amplement démontré maintes et maintes fois. Par conséquent, personne ne devrait menacer la Russie ou brandir des armes ou jouer avec le feu. Il y a toujours un moyen de parvenir à un compromis raisonnable pour le bien de l’humanité » avait d’ailleurs averti dans ce même entretien l’héritier au trône, très clairvoyant sur la situation, souhaitant alors que toutes les parties incriminées se réunissent autour de la table afin de préserver la paix et éviter une guerre fratricide.
Prier pour la paix
Si la maison impériale Romanov, toutes branches confondues, a salué le retour de la Crimée en Russie après le référendum et a effectué plusieurs visites dans cette région anciennement ukrainienne dont le gouvernement actuel ne cache pas ses sympathies monarchistes, associée au grand-duc Georges Romanov et son épouse, la princesse Victoria Romanovna, ensemble, la grande-duchesse Maria Wladimirovna ajouté qu’elle allait « prier pour la mise en œuvre immédiate de la paix » et s’est dite « profondément reconnaissante à ceux qui s’efforcent aujourd’hui d’empêcher la guerre et de venir en aide à ceux qui souffrent : les blessés, ceux qui ont perdu leur maison et leurs biens, et les réfugiés ».
Frederic de Natal