Troisième fils de l’archiduc Carl-Christian et de l’archiduchesse Marie-Astrid, née princesse du Luxembourg, Alexander poursuit une carrière de cinéaste et d’acteur en Angleterre et aux États-Unis où il s’est déjà produit sous le pseudonyme « Alex de Bar »- en référence au duché de Bar de ses ancêtre Lorrains. Il prépare actuelle un film sur ses arrière-grands-parents.
Revue Dynastie : Quelles sont les différentes raisons qui ont motivé le choix de réaliser un film sur la vie de Charles et Zita ?
Alexander de Habsbourg-Lorraine : Bien que son message soit intemporel, nous avons jugé opportun d’amorcer ce projet dès maintenant. D’abord parce que le mois d’avril a marqué le centenaire du décès de Charles, ensuite parce que l’éclatement d’un conflit en Europe et la nécessité de le résoudre pour mettre fin aux effusions de sang contraignent les dirigeants actuels de ce monde à trouver des solutions rapidement. La quête incessante de Charles pour la paix nous offre justement un exemple à suivre et une lueur d’espoir.
Revue Dynastie : S’agira-t-il d’un film historique, d’un biopic ou d’un docufiction ?
Alexander de Habsbourg-Lorraine : Nous avons souhaité, avec la société de production Novo Media Group, située aux États-Unis, produire un film qui retrace la vie de Charles et Zita, de leurs noces jusqu’au décès de Charles. Nous ne serons pas dans un film conte de fées, avec un fringant soldat et une charmante princesse. Nous nous efforcerons de montrer par l’image une réalité historique : celle d’un couple uni au sein d’un Empire au bord de l’effondrement, secoué par des troubles en tous genres et frappé de plein fouet par la guerre la plus sanglante que l’Occident ait jamais connue.
« Non pas un fringant soldat et une charmante princesse, mais un couple uni au sein d’un Empire au bord de l’effondrement. »
Revue Dynastie : Quelles scènes de la vie de Charles et Zita vont être traitées ?
Alexander de Habsbourg-Lorraine : Le film mettra en lumière les années de règne de Charles – surnommé « l’Empereur de la paix » – et traitera des principes qu’il défendait, d’autant plus qu’il a été souvent mal compris, rejeté ou, plus communément, éclipsé par ses contemporains, malgré ses efforts héroïques pour faire régner l’harmonie entre les peuples quand ses pairs se concentraient davantage sur la victoire à tout prix.
Revue Dynastie : Le scénario, les lieux du tournage et les acteurs ont-ils déjà été choisis ?
Alexander de Habsbourg-Lorraine : Nous avons placé la barre haut pour ce long métrage, qui sera probablement tourné sur place, en Europe. L’authenticité de l’époque, des faits et des personnages historiques est une priorité. Nous sommes déjà en pourparlers avec les plus grands talents pour écrire, réaliser et produire ce film.
Revue Dynastie : Quelle perception avez-vous de l’empereur Charles ?
Alexander de Habsbourg-Lorraine : Charles était un homme épris de principes, fidèle à tous ses devoirs, même les plus insignifiants. Un homme qui a tenu le serment de sa charge jusqu’à la fin, même lorsque l’armistice a signifié la fin du confort et de la sécurité pour sa famille. Pour lui, c’était un impératif moral de maintenir l’unité de son Empire et de mettre fin à l’effusion de sang en Europe. Il ne se souciait pas d’obtenir un butin de guerre. Bien au contraire, il a œuvré pour faire interdire l’utilisation d’armes de guerre inhumaines, n’hésitant pas à réprimander ses soldats lorsqu’ils célébraient leurs victoires, estimant que la perte de toute vie est un drame. Répondant aux désirs de ses sujets, il a commencé à mettre en place de nombreux programmes de réforme durant la courte période de son règne, donnant souvent aux pauvres de sa propre poche. En fin de compte, ses efforts de paix et de restauration n’ont échoué qu’à la suite de la trahison et du sabotage de ses proches. Son bilan en demi-teinte en tant qu’homme d’État est contrebalancé par sa vertu, que l’on peut observer dans sa vie personnelle. Il était un mari et un père dévoué, transmettant ses valeurs à ses nombreux enfants.
Revue Dynastie : Et de l’impératrice Zita ?
Alexander de Habsbourg-Lorraine : Zita, elle aussi, est un exemple à suivre. Elle a toujours été aux côtés de son mari, même lorsque ce dernier naviguait dans des eaux politiques agitées, utilisant son savoir-faire et ses relations pour aider à instaurer une paix séparée, et le soutenant jusque dans sa mort. Elle a poursuivi leur mission commune pour lapaix à travers toute l’Europe. Tous deux sont aujourd’hui des candidats à la sainteté dans l’Église catholique, et c’est plus que mérité.
. . .
Ce contenu est réservé aux abonnés.
