Le Fredensborg, estampe 1768

Si le commerce triangulaire a fait les beaux jours de puissances économiques comme la France, l’Angleterre ou le Portugal, d’autres monarchies ont tenté de s’engouffrer dans cette course à l’enrichissement humain. C’est le cas du royaume de Danemark-Norvège. C’est au cours du XVIIème siècle que les danois décident d’établir des comptoirs sur les côtes de l’actuel Ghana. Des forts qui passent de mains en mains avant de revenir à leurs légitimes propriétaires dans le cliquetis des armes. Nul besoin de pénétrer au-delà des limites des constructions militaires, les chefs locaux africains opèrent des razzias dans les tribus ennemies et revendent leurs captifs aux plus offrants.  En 1756, le «Fredensborg » est un navire négrier qui est sous le commandement du capitaine Espen Kiønigs (puis Johan Frantzen Ferentz). Précédemment appelé « Prince héritier Christian », il a été rebaptisé du nom du principal fort danois en Gold Coast et peut accueillir dans ses cales près de 300 esclaves. Les relevés de compte de la compagnie maritime qui affrétait le navire estimait avoir une perte récurrente de 11% des cargaisons.

De quoi courroucer Thor et Odin qui décident de mettre un terme à l’histoire de ce négrier. Une violente tempête va mettre à mal le navire qui se brise au large d’Arendal. Le capitaine n’y survivra pas. Ce qui reste de l’équipage arrive à évacuer le navire avec l’or de la vente des esclaves (ceux qui sont présents, s’enfuiront à terre). Ce n’est qu’un siècle plus tard que le navire sera retrouvé. Ses restes sont conservés par le musée maritime norvégien Aust-Agder. L’épave est considérée comme le négrier européen le mieux documenté de cette période.

Frederic de Natal