En France, pour les festivités de Noël, il était de tradition d’installer une simple crèche près d’un âtre afin de rappeler la naissance de l’enfant Jésus. L’arrivée de la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin à la cour de France va révolutionner les us et coutumes de cette fête chrétienne. De confession protestante, l’épouse de Ferdinand d’Orléans, héritier au trône de la monarchie de Juillet, s’étonne de l’absence d’un sapin au Palais des Tuileries. Il est vrai qu’à cette époque, on ne trouve la présence de ce conifère que dans les chaumières des pays germaniques, y compris l’Alsace-Lorraine.
Si la princesse Hélène fait part de ses regrets, elle ne se montre pas insistante pour autant. La reine Marie-Amélie d’Orléans décide alors de lui faire une surprise et lui offre un sapin entièrement décoré. Installée à Neuilly, ne cachant pas sa joie, la princesse écrit alors à sa mère : « La bonne reine m’avait procuré une surprise, en faisant garnir secrètement un bel arbre qu’on plaça dans mon salon blanc, pour qu’il me rappelât l’Allemagne ». La présence du sapin sous les ors de la royauté va rapidement créer une mode dans la bourgeoisie, avant de se répandre dans toute la population après 1870. Une tradition qui se perpétue encore de nos jours en France.
Frederic de Natal